Les auteurs ont, semble-t-il, joué la carte de la parodie. Le long prologue en noir et blanc évoque le polar classique, tandis que la Camargue, où se déroule intégralement la suite du film, et ses manadiers à cheval figurent un genre de western provençal. Parodique, mais sans la dérision.
C'est de toute évidence le plus sérieusement du monde que le dénommé Noël Howard réalise un film d'aventures à la gloire de Johnny Hallyday, un film où le scénario, les dialogues et les personnages témoignent d'une commune indigence.
Articulé autour de l'existence quotidienne, mais peu réaliste, d'une manade et, plus superficiellement encore, d'un psychodrame sentimental dérisoire, le récit est un dépliant touristique sur la Camargue, ses vastes étendues, ses chevaux blancs, ses taureaux noirs.... Il faut avoir vu Johnny pousser la chansonnette à cheval, dompter une vachette ou intervenir dans l'arène pour sauver la vie d'un raseteur pour s'apercevoir à quel point la mise en scène et son contenu sont bêtes. L'idole des jeunes, héros ridicule mais jeune homme bien élevé, donne en tout cas une image très comme il faut de la jeunesse française, loin de l'esprit rebelle véhiculé par le rock. L'amateur de courses de taureaux et de traditions taurines, quant à lui, entrouvrira un oeil lors d'un scène aux arènes des Saintes-Marie de la Mer.