En rendant hommage au maître de l'absurde (mettant en scène ses tableaux, reproduisant sa garde-robe et demandant à ses nombreux comédiens une amusante et plus ou moins réussie imitation, le stakhanoviste Quentin Dupieux se filme lui-même à travers le (faussement) banal personnage incarné par Anaïs Demoustier qui tente, par abus de naïveté, de réaliser un film et se confronte aux mécaniques industrielles du cinéma et à une pléïade de personnages opportunistes et mégalomaniaques qui le dépassent.
Le tout emporté dans une spirale, jouissive autant qu'interminable, de rêves dans le rêve, de personnages dans le personnage et de fins dans la fin.
Daaaaaalí est un petit plaisir fripon, drôle (quelques gags mémorables porteurs de l'ADN de son réalisateur) et vertigineux par moment, plus convenu ou lourd (parce qu'usant d'une mécanique attendue) par d'autres, mais qui penche vers la fin, comme avait pu le faire Incroyable mais vrai, vers une nostalgie soudaine étrangement touchante, mais forcément bienvenue.