Un film à tiroirs, complétement labyrinthique, hommage certainement à Dali, mais aussi sans doute à Bunuel. Déjanté comme toujours avec Dupieux, peut-être un peu plus que d'habitude, s'agissant notamment de sa construction scénaristique qui est juste impossible à saisir. Ni queue, ni tête. Mais drôle et plaisant si le spectateur est prêt à affronter une succession de scènes totalement désynchronisées et de multiples (ne me demandez pas combien) niveaux de mise en abyme. Le personnage de Dali est interprété par cinq acteurs distincts qui se livrent à une surenchère dans le registre j'en fais des caisses. Et Dupieux de se jouer sans cesse et avec malice du facteur temps et des frontières du monde réel et du monde des rêves.
Bon, c'est totalement inclassable : soit on se laisse porter (et la qualité des scènes et du jeu des acteurs, ainsi que l'humour, y contribuent), soit on se casse dès qu'on compris - c'est à dire assez vite - qu'il ne faut pas, mais surtout pas essayer de reconstituer le puzzle. Moi, je suis resté. A noter tout même quelques allusions appuyées et bien vachardes au sexisme, qu'on pourrait qualifier de systémique, du monde du cinéma. C'est normal, c'est un artiste : tiens Depardieu, dans ta gueule. C'est comme ça qu'on l'aime Dupieux : jamais dans la norme, mais toujours prêt à glisser quelques messages bien sentis dans ses films.
Voilà, je fais court, comme ce réalisateur aime à le faire.