Arrivé à la fin du film, son atmosphère tranquille et apaisée m'a enveloppé. J'ai tout de suite pensé à deux créateurs de théatre qui ont fait des films sublimes sur les tiraillements dans les couples comme Neil Labute (somme velvet morning, 2013) et David Mamet (Oleanna, 1984). Bien que le récit de ce film n'est en aucun cas un duel, une violence entre deux êtres, mais plutôt une rencontre fortuite entre un chauffeur de taxi et sa passagère qu'il ramène chez elle, à Manhattan. Et durant le voyage, ils parlent de tout et de rien, ils occupent avec des élans de sincèrité ce temps vide du voyage. Bien que ce film a été écrit directement pour le cinéma, il possède une force issue du théatre. C'est évident et c'est sa richesse originale.
La passagère, Dakota Johnson, raconte ses souvenirs au plus tout jeune chauffeur, Sean Penn, qui partage volontiers sa grande expérience de la vie. C'est sa seule autorité, et des fois, il a tort. C'est pas grave. Ce qui compte dans ce "street movie", c'est la densité des échanges qui alimente ces deux personnes venant de deux mondes si différents et qui sont capables de s'accorder sur le temps du circuit parcouru en commun.
La musique est très bien accordée au film. Elle apparaît dans les plans de transition quand le taxi est vu de l'extérieur. Elle ne s'impose jamais, elle accompagne ces deux êtres dans leur voyage commun, elle redisparait dès que leurs échangent recommencent.
J'ai passé un moment de rêverie délicieux avec ce film où les acteurs occupent complètement leur personnages, sans fausse note. Ce film écrit et réalisé par Christy Hall, dont c'est la première réalisation est une vraie réussite. (Elle a réalisé une série, "i'm am not ok with this", que je ne connais pas)
Une fois de plus, ce n'est pas un film d'action. Décidément je dois commencer à comprendre pourquoi mes critiques sont si peu lues. Mais c'est pas maintenent que je vais changer !
Je vous souhaite à tous une très bonne soirée.