Malgré le titre, légèrement racoleur, Dahmer le cannibale n'est pas gore pour deux sous, ni même franchement effrayant. Toutes les scènes trashes sont coupées, ou en hors-champ, aussi rassurez-vous si vous venez après la série Netflix populaire (ce film a gagné une côte d'enfer, en terme de recherches et visionnage, après la série...), vous ne serez pas écœuré le moins du monde. Dahmer le cannibale joue davantage sur le côté thriller, enquête, la narration des faits connus de l'affaire (un bon résumé, on apprend l'essentiel des événements), que du spectaculaire glauque (on réserve cela à la série du N rouge), avec un très jeune Jeremy Renner qui veut faire ses preuves (et les fait : son interprétation est soignée, malgré sa bonne bouille qui ne nous effraie jamais). Malheureusement, ce film tombera dans l'oubli le plus total, et ce n'est pas son visuel très daté (on se croit dans une production des années 80 / 90), ni même son aspect très prude (on ne voit jamais rien), qui nous feront changer d'avis, cette version ne vaut que pour la découverte de son jeune acteur (à la coupe ridicule, ici) qui est Jeremy Renner, commençant sa carrière par un rôle qui aurait pu signer son arrêt (un personnage difficile, dont la persona est lourde à porter pour les rôles suivants...), mais qui a heureusement fait découvrir son talent pour jouer absolument tout, même le plus glauque. On est loin du budget de la série de la plateforme, et d'un côté tant mieux : ce petit film se retrousse les manches pour passer le premier, et s'il se rate à l'exercice, c'est avec audace.