Comme la plupart des bijoux des studios franco-belges Belvision (dommage qu'ils aient fermé) tels Tintin ou Les Schtroumpfs, ce film est excellent dans son humour déjanté, le fait d'être une parodie de western (les duels sont à la fois des clins d'oeils à Sergio Leone et des gags réussis), Averell est benêt à en être hilarant (mention spéciale à Pierre Tornade |RIP| [on retrouve aussi Roger Carel entre autres]), Joe est méchant à en être teigneux de manière excellente et les chansons sont travaillées pour être agréable à l'oreille. C'était également le temps où on pouvait voir un héros fumer et des gens boire de l'alcool dans des saloons remplis de débauche. Néanmoins, on peut voir derrière ce ton décontracté une certaine réflexion sur la condition humaine: après avoir défendue une ville à feu et à sang avec même l'aide de la cavalerie (contre les indiens notamment [qui effectuent une danse excellente mais un peu longue]) qu'ils ont eux-mêmes construites, les habitants la quittent sans hésiter et sans réfléchir pour l'or trouvé dans les collines et celle-ci tombe en ruines. De plus, les citoyens eux-mêmes hésitaient à se défendre contre les desperados qui se seraient imposés de justesse en tant que dirigeants (les Dalton en tête). Une vision pessimiste de la société qui serait fataliste et cupide? En tout cas, un film enjoué avec une fin amère qui laisse un héros quitter seul avec son cheval une ville fantôme dont le panneau délaissé tombe sur la chanson "Lonesome cow-boy". Fin bien mélancolique pour un film d'animation vue comme une comédie.