Même si l’on sait qu’une performance d’acteur ne repose pas sur une perte ou prise de poids exagérée (à part peut-être pour les Oscars) force est de reconnaître qu’ici l’interprétation de Matthew McConaughey emporte tout sur son passage. Malgré son côté macho dépravé pas très avenant, il ne faut que quelques minutes pour que l’empathie envers Ron nous saisisse et ne nous lâche plus ! Sans pathos, ni niaiserie (reproche que d’aucun faisait à C.R.A.Z.Y), Jean-Marc Vallée excelle par une mise en scène sobre et un brillant travail du découpage et de construction de son scénario sur un sujet pourtant risqué. Tout se tient… de la reconstitution de ces années noires où les Etats-Unis occultaient la maladie et la recherche (dans ce sens il y a là un vrai travail de recherche !) aux sentiments qui animent et font se mêler ces femmes et ces hommes aux univers si différents. Le cœur du spectateur palpite au rythme effréné de ce courageux homme que chaque victoire fait grandir, et chaque désillusion rebondir. Une œuvre fascinante et d’une rare intelligence qui ferait presque passer “ Philadelphia ” pour un film à l’eau de rose !