Cela fait maintenant quelques jours que j'ai vu Dallas Buyers Club et une chose me gênait beaucoup dans ce film, cependant, je n'arrivais pas identifier la source du problème. C’est une œuvre qui est bourrée de qualité, mais il manque ce "je- ne- sais- quoi" qui en ferait le chef-d'œuvre qui a reçu plusieurs récompenses !
Avant d'entrée dans le vif du sujet, il faut quand même revenir sur tous ce qui en fait un très bon film.
L’histoire du personnage principale : un Texan machiste amateur de rodéo qui en parallèle occupe son temps entre sexes, drogue et alcool dont le sida va être diagnostiqué. Cet homme mène le plus gros combat de sa vie sur le plan personnel en résistant à ce virus, mais aussi, il livre une bataille d'intérêt public. Ron crée le Dallas Buyers Club, qui a pour but la revente de médicament alternatif qui permet de soulager les malades atteints du virus mais, dont la FDA ( Food Drug Administration) n’a pas approuvé leurs commercialisations sur le sol américain. Il s’engage dans une lutte contre les autorités fédérales, mais il court-circuite également le corps médical qui de son côté ne jure que par l’AZT pour soigner les patients dont l'effet est plus destructeur que réparateur.
La scène d'ouverture du rodéo est très parlante, c’est une métaphore au combat que va mener Ron Woodroof. En effet, l'épreuve du rodéo est de résister le plus longtemps possible sur la selle d'une bête plus forte et dont il faut toute la persévérance pour ne pas flancher et maîtriser l'animal.
Concernant les acteurs, ils sont tout simplement remarquables dans leurs rôles et n’ont pas hésité à faire un travail de transformation physique en perdant respectivement 22 kilos pour Matthew Mcconaughey et 25 pour Jared Leto qui apporte clairement une crédibilité dans leurs interprétations qui est très convaincante. La dévotion pour le film est même allée beaucoup plus loin en ce qui concerne Mcconaughey puisqu'il a participé au financement du projet et aurait touché moins de 200 000 $ pour le rôle.
L'évolution de Ron Woodroof est très intéressante. Un homophobe pur et dur qui chope une maladie considérée dans les années 80 comme celle des homosexuels est terrible pour lui. L'ironie est poussée beaucoup plus loin, car l’associé avec qui il fonde le Dallas Buyers Club est un travesti. Son évolution concernant ses propres préjugés s'estompe au contact de Rayon et ira jusqu’à développer une amitié sincère avec elle.
Arrêtons-nous un instant. Un sujet captivant, une scène d’ouverture de qualité, des acteurs excellents et investis à 100 % dans leurs rôles ainsi qu’un personnage avec une psychologie permettant une évolution intéressante. Mais alors où est le souci ???
Mon problème vient très certainement du fait que je suis assez dubitatif concernant l'effet émotionnel dégagé par le film pour ses personnages. Pourtant, leurs histoires sont terribles, mais l'émotion ne transperce pas l'écran.
Personnellement lorsque Rayon le personnage incarné par Jared Leto meurt, il est censé y avoir un moment touchant ! Mais là rien, c'est tout simplement un personnage qui apparaît pendant plus d'une heure, mais dont le décès ne m’a rien fait.
J'arrive à ressentir l'amitié qui se lie entre Ron et Rayon mais rien concernant la souffrance qu'ils subissent chaque jour à cause de la maladie. Je n'ai trouvé qu'une explication à ce manque d'empathie. Il est surement dû au fait que l'on ne connaît finalement très peu ces personnages, au-delà de l'histoire qui nous est relatée. Plus de détails sur leurs passés auraient peut-être permis un attachement plus personnel. Donc si un gros point faible est à noter, c'est bien celui-ci.
Dallas Buyers Club est tout de même un bon film que je recommande naturellement, ce qui est raconté dans cette œuvre mérite d'être vu par le plus grand nombre. Cependant, je ne lui attribue pas la note maximale justement à cause de ce manque d'émotion qui en mon sens était nécessaire pour apprécier au maximum ce biopic.