Fleur de tonnerre

Pour son premier long-métrage, la réalisatrice belge Emmanuelle Nicot signe un sujet douloureux dont la maîtrise fait preuve de force et de justesse.

Dalva ne sait pas comment vit une jeune fille de son âge. Dalva ne comprend pas pourquoi du jour au lendemain, on l’arrache de son père. Dalva ne sait pas que tout son être est à reconstruire.

La première rencontre avec Dalva est brutale. On assiste à un véritable déracinement. Tout le propos du film consiste à aborder l’après. Cet après est vertigineux et si long à accomplir : faire prendre conscience du mal vécu, tout en se forgeant un élan de renaissance et se réapprivoiser petit à petit à une mère quasi inconnue.

Tout au long du film, la caméra ne quittera jamais Dalva : sa révolte, son angoisse, son incompréhension, tout y passe. Un coup de maître pour la jeune actrice dont le rôle a certainement dû mobiliser un grand travail.

Ce film met à l’honneur les gens qui œuvrent à cette reconstruction. Mention spéciale à Alexis Manenti, l’éducateur référent de Dalva, sorte d’ange gardien au sang froid qui encaisse toute sa violence (et celle des autres jeunes) mais qui en retour à coup de mots ne faiblit jamais.

Après avoir essuyé cette tempête d’1h23, nous quittons Dalva avec plus d’assurance que jamais, armée pour affronter le plus difficile : revenir en récit sur l’impensable pour que justice soit faite et permettre à Dalva de poursuivre le long chemin de sa reconstruction.