C'est par un après-midi ensoleillé de septembre que l’édition 2021 du festival du cinéma américain de Deauville proposait de prendre place dans le Compartiment N°6 du train moscovite, en direction le fin fond de la Russie.
Comment refuser d'embarquer à bord de cette escapade polaire, lauréate du Grand prix du festival de Cannes 2021 ? A peine installé, la cohabitation s'annonce compliquée...
Laura étudiante finlandaise quitte le cœur lourd Moscou (et sa chère Irina), pour aller observer les pétroglyphes du site archéologique de Mourmansk. En face d'elle, Ljoha quitte Moscou pour rejoindre le rang des ouvriers mineurs. L'esprit agité et le regard alcoolisé de Ljoha ne tardent pas à chahuter sa voisine de compartiment. Le trajet enneigé de plusieurs jours s'annonce bien long et pourtant...
Ce long voyage nous offre la rencontre improbable de deux individus, qui partagent peu de choses, excepté le voile de tristesse qui les habite. Pour conjurer le froid et l'ennui, les nombreux verres partagés permettront de délier les langues et d'instaurer un semblant de chaleur et d'humanité à leurs cœurs et esprits tourmentés.
Dans ce semi huis-clos, le réalisateur nous offre une histoire à la fois sincère, douce, brute et naturelle, portée par deux brillants acteurs.
La démonstration que la rencontre éphémère de deux individus peut réparer les vivants réchauffe nos cœurs et distille en nous le doux sentiment de tendresse, qui redonne foi à l'humanité.
Alors si vous avez l'occasion, prenez place dans le Compartiment N°6 et vivez cet incroyable Voyage, Voyage...