Damien veut changer le monde !
Il est des sujets qui se doivent d'être mis en avant. Et si Franck Gastambide aura toujours l'image de quelques comédies miteuses (Taxi 5, Pattaya...), il sait aussi s'engager dans ce type de...
le 6 mars 2019
4 j'aime
J'aurais voulu l'aimer, ce film. Vraiment. Parce qu'une fois n'est pas coutume, le héros porte mon prénom, oui, je l'avoue. Mais surtout parce que les titres généreux, humanistes, moi, en cette époque anxiogène au possible, je trouve ça chouette. Seulement, ça m'est impossible. Pourtant, cela démarre plutôt bien, punchy, que ce soit cette scène d'ouverture ou ce flashback vraiment drôle et pas si caricatural consacrés aux parents de notre héros, où la très belle Claire Chust fait notamment forte impression. Malheureusement, cela va vite de mal en pis. C'est juste... n'importe quoi. Comment croire une seule seconde à cette histoire se cassant régulièrement la figure et qu'on ne cherche JA-MAIS à rendre crédible, se contentant d'enchaîner les situations à toute vitesse pour que l'on ait le moins de temps possible pour réfléchir aux absurdités déployées.
Aucune réflexion vraiment construite, aucune nuance, juste de la bien-pensance bon marché où l'on ne se demande jamais si le choix de Damien est vraiment le bon ou s'il n'y avait pas d'autres moyens pour lutter plus efficacement contre les expulsions « injustifiées ». Encore le film aurait-il proposé un débat sur la loi française, pourquoi pas : là, on part juste du principe qu'elle est mauvaise et que ses femmes sont des victimes, alors qu'en plus de ne pas être très sympathiques, elles sont tellement mal exploitées par le scénario qu'on se fiche pas mal de leur sort. Quant aux discours censés être ultra-stimulants, je les ai surtout trouvés d'un vide abyssal, sans même parler d'un regard sur l'école plus erroné que jamais (des assistants d'éducation dans des écoles élémentaires ? Première nouvelle!).
Si l'indulgence est (vaguement) de mise, c'est grâce aux acteurs et aux personnages secondaires : Franck Gastambide est impeccable dans ce qui est probablement son meilleur rôle, très bien entouré par Camille Lellouche, Gringe, Liliane Rovère, Bass Dhem et surtout la très, très belle Melissa Sözen, bien plus crédibles que le récit dans lequel ils sont plongés. Et alors que j'allais décéder devant le déluge de bons sentiments dégoulinant dans la dernière ligne droite (j'en étais presque mal à l'aise), « Damien veut changer le monde » échappe au naufrage grâce à un petit rebondissement d'autant plus salutaire qu'en rupture complète
avec la bien-pensance débordante
observée jusque-là.
C'est insuffisant. Peut-être qu'il y a dizaine d'années, j'aurais aimé ce film. Trouvé qu'il était important d'entendre ce message d'ouverture, de solidarité. Aujourd'hui, je le trouve simpliste, presque démagogique. La bienveillance est une belle qualité. L'intelligence et l'habileté pour traiter au mieux son sujet en sont d'autres.
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Créée
le 22 sept. 2021
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