On peut ne pas aimer Lars, on peut le traiter de sadique, de pornographe, (de nazis aussi ! laissez moi rire) il n'en est pas moins l'un des plus grands metteur en scène de notre époque, si ce n'est le meilleur, et le plus à même de produire et capter les émotions extrêmes. Ainsi si vous avez envi de sentir un certain contrôle en regardant un film, passé votre chemin sur tout les siens. (à la rigueur "Le Direktor"). Ceci dit : Dancer in the Dark serait pour moi son film ultime.
On en ressort sans voix. A vrai dire on m'est du temps à en sortir, tout autant qu'à y entrer. La mise en place est lente, le personnage vide, l'atmosphère barbante. à priori rien qui vous prenne à la gorge. Malheureusement une fois qu'il vous prend, il ne vous lâche plus.
Serrant de plus en plus fort et prenant le temps de vous mettre des coups au visage, Lars Von Trier nous entraine dans une tragédie grecque qui n'aurait été sans grand intérêt si la musique n'avait pas été là. Car si le drame est cuisant, il trouve toute sa force véritable dans le contraste parfaitement dosé qu'il fait avec la comédie musicale. Un balancement perpétuel entre l'espoir et la fatalité qui ne laisse pas de marbre jusqu'à un final dont le jusqu'au-boutisme révèle une morale qui pose d'avantage de questions qu'il n'y répond.
Pour terminer et dans un registre moins soutenu : Bjork est impressionnante. Elle n'a rien d'une actrice, et c'est de là d'où vient toute son authenticité et sa force.
Bref un bateau cassé pour qui veut bien s'y noyer, mais lorsqu'on retrouve pied on se dit "Putain quelle claque !"