Dans sa première comédie musicale, le Danois fou Lars von Trier balaie allègrement tous les lieux communs pour en faire de la poussière d'étoile : d'une évidence archi-rebattue (le pouvoir de l'imagination sur l'adversité), il arrive à faire une illumination. Björk est sublime, sa musique est prodigieuse, le souffle du mélodrame emporte toute réserve - pendant la projection - et l'exubérance des scènes dansées amène les larmes aux yeux des vieux fans de Gene Kelly et de Jacques Demy. Alors, une critique ? Sans doute que la douleur déchirante que l'on ressent ("Dancer in the Dark" est un film est VRAIMENT marquant) nous fait finalement détester le pouvoir immense du metteur en scène (manipulateur dégueulasse comme Björk l'a finalement décidé ?). [Critique écrite en 2000]