Pour atteindre les sommets dans un sport, comme partout dès qu'il s'agit d'atteindre des sommets, il faut sans doute, entre autres, de l'abnégation, de la passion, s'imposer et SE FAIRE imposer une discipline si rude qu'elle anéantirait la plupart de nous.
Aamir Khan incarne le bourreau qui impose cette discipline, il est terrible, il est impitoyable, et on l'adore, car il n'a rien d'un sadique, c'est un monomaniaque qui ne sera jamais heureux sauf si..., il a un rêve, un grand rêve, et s'il faut jeter ses deux petites filles par dessus un pont et les voir grelotter dans l'eau froide, il le fera, tant que ça le rapproche un peu de son rêve.
Mais non, on ne le déteste pas, on le regarde faire, on les regarde grelotter ces deux petites filles, le froid n'est pas contagieux, au contraire, qu'elles grelottent ! qu'elles bossent ! Nous aussi on a envie de rendre fier le grand entraîneur, on ne veut pas saper ses rêves, on se réjouit alors de la brutalité de ses méthodes, c'est nous que le réalisateur rend sadique, car il nous y autorise, délicatement, il nous déleste de toute culpabilité, et nous offre une lutte réjouissante, belle, intelligente et drôle entre deux filles et leur père, entre une mère et un père, entre les garçons et les filles, entre une société et quelques individus, entre le ménage et la lutte.