Remember, no matter what, it's better to be a live dog than a dead lion.
L'ex-jeune prodige d'Hollywood, aujourd'hui un de ses maîtres oubliés, Jonathan Demme n'aura clairement pas eu la reconnaissance normalement due à son talent ; si Le Silence Des Agneaux représenta sa consécration par l'Académie, si cette œuvre est aujourd'hui un monument du cinéma, le nom de son réalisateur reste dans les abysses de la notoriété.
Demme signe son premier très bon film ici, en 1986, avec Something Wild (au passage massacré dans la traduction du titre) ; un opus qui mélange les genres, le road-movie et la comédie romantique, pour mieux se montrer totalement imprévisible et changeant, comme son héroïne brillamment interprétée par Melanie Griffith.
Le film se divise en deux parties, une première heure relevant plus de la comédie premier-degré, quant Griffith embarque un Jeff Daniels parfait en cadre supérieur coincé dans un étrange voyage vers l'intérieur des terres et son passé.
Retour aux sources qui réveillera des démons endormis, ici le mari, campé par un Ray Liotta magnétique, ex-taulard et toujours fou, qui marque la seconde heure par sa présence à l'écran et fait basculer la pellicule sur un registre plus psychotique.
Demme, soutenu par une photo soignée et une excellente bande-son qui sent bon les eightie's, nous donne les prémices de son don pour la mise en scène, et son film n'a aucun mal à nous embarquer dans ce cauchemar édulcoré, qui explore la psyché de ses concitoyens en même temps que leurs motels les plus crasseux.
Emmené par un trio d'acteurs tous trois nommés aux Golden Globes pour leurs performances, un rythme enlevé et un scénario intelligent, Something Wild va bien au-delà de la sympathique comédie US pour adultes pour s'aventurer timidement sur les terres du grand cinéma.