Roger Moore enfile son costume de James Bond pour la dernière fois dans ce Dangereusement vôtre, et ce n’est pas plus mal. C’est vrai, il est beaucoup trop vieux, et à l’écran le personnage dénote avec l’acteur. Aussi, malgré toute sa bonne volonté, les scènes d’action manquent d’énergie, et on trahit trop souvent la présence de sa doublure, qui, avouons-le, ne lui ressemble pas tellement. (c’est encore plus fragrant dans les scènes de courses poursuites).
Dans la veine de tout ce qui s’est fait jusque-là, cet opus ne réinvente rien. L’histoire est encore une fois d’une grande monotonie, on s’ennuie beaucoup entre les scènes d’action. Mais, j’ai tout de même trouvé que la production avait fait des efforts, notamment avec une belle panoplie de personnages. Je dois dire que j’ai apprécié Christopher Walken dans le rôle du méchant, Tanya Roberts est une James Bond girl magnifique. Et comment ne pas remarquer Grace Jones, qui incarne à elle seule cet opus ? Bien sûr, elle est sublime, elle a de la gueule, et dès qu’elle entre en scène, on ne remarque plus qu’elle. Dommage que son jeu d’actrice ne soit pas folichon, mais bon… quand on a un charisme pareil, on peut presque se passer de talent. C’est aussi le dernier Bond de Lois Maxwell, l’indétrônable Miss Moneypenny. J’ai regardé ses dernières scènes avec une grande tendresse, car elle aura accompagné la franchise, de ses débuts jusqu’à 1985, et ce n’est pas rien. On l’a aussi vu vieillir au fil des productions, et tout comme Roger Moore, on doit bien avouer qu’il était également tant pour elle de laisser sa place, elle ne pouvait tout de même pas camper le rôle de la secrétaire sexy et amoureuse encore bien longtemps, en dépit de ce qu’elle incarnait.
Comme je l’ai dit, les scènes d’actions sont divertissantes, l’histoire un peu moins. D’ailleurs je ne me rappelle déjà même plus du fond du sujet. Les James Bond s’enchainent et se ressemblent, c’est terrible, je n’arrive même plus à les distinguer les uns des autres. En effet, on retrouve ici des scènes de fusillades alpines sur les skis, des séquences sous-marines, industrielles, des courses poursuites, et bien entendu le final avec la bombe à désamorcer, bref, du vu et du revus. Mais bon, en même temps, difficile de se réinventer au bout du 14e film.
Au final, je me suis un peu plus amusé qu’avec les films précédents, mais je ne trouve pas que c’est du grand spectacle non plus. J’ai même l’impression qu’il n’y a plus que le nom de James Bond qui est légendaire dans l’histoire du cinéma, jusque-là, la série brille pour sa longévité, et non pas pour sa qualité. Heureusement, je sais que les films suivants remontent le niveau.