Septième (!) et dernier volet de la période Roger Moore, celui-ci raccrocha les gants quand il se rendait compte qu'il jouait un personnage plus âgé que la mère de Tanya Roberts, et sans oublier d'empocher un maximum d'argent.
C'est bien là tout le souci, de voir un Bond de près de 60 ans qui a l'air essouflé de courir 10 mètres ou de faire des effets de manche ridicules, alors que dans la scène d'intro, on le voit faire du snowboard. La magie des doublures fait le reste, mais il faut penser que la moumoute, ça s'ajuste, et qu'il faut que les remplacent ressemblent un minimum à Roger Moore (malgré que ce dernier s'est fait retirer son grain de beauté au visage).
Ce lourd souci de crédibilité fusille le film qui, il faut le dire, est terriblement daté des années 80, non pas à cause de la musique et sa chanson de Duran Duran, mais des cascades qui sont très Rémy Julienne (et pour cause), jusqu'à utiliser une de ses marottes qui est la fameuse voiture coupée en deux, gimmick qu'il a dû utiliser plusieurs fois dans les années 70.
Heureusement, et c'est là que Hitchcock intervient (je le connais, on boit le thé ensemble), meilleur est le méchant, meilleur sera le film. Christoher Walken interprète Max Zorin, un homme génétiquement modifié d'après des expériences faites par les Nazis, et il veut faire péter la Silicon Valley pour détruire les puces électroniques.
Quand on a un méchant qui tue ses partenaires en se marrant de manière diabolique, dans la séquence de la mine (la meilleure du film à mon sens), et qu'il a à la fois ce regard charmeur mais on dont on sent qu'il pourrait vous planter un coup de couteau, et bien, on plonge !
Il est accompagné de Grace Jones, que je ne connaissais pas, qui n'a pas l'air commode (et que ne supportait pas Roger Morre durant le tournage), assez monolithique dans une coupe rappelant Desireless (années 80, je vous dis !), et qui se fera elle aussi berner par les ambitions de son chéri, le Zorin en question.
On a aussi notre quota de Bond Girl avec Tanya Roberts, vraiment charmante, mais qui passe son temps à hurler, et dont on jurerait qu'elle pourrait faire du porno, car elle fut vraiment typée pour ça (elle fit après plusieurs thirllers érotiques, comme quoi...), avec sa candeur immaculée.
Niveau réalisation, c'est assez pataud, avec l'usage très glamour (ou pas) des transparences, mais il y a quand même des plans du Golden Gate qui en mettent plein la vue.
Pour finir, je ne défendrais pas à tout cet épisode, mais je n'y vois pas nullité tant déclamée ça et là, mais c'est comme regarder pendant deux heures une idole décrépie depuis des années ; au bout d'un moment, il faut vraiment lâcher les renes.