Dans l’immense filmographie de Sidney Lumet « Daniel » était un de ses films préférés. Pourtant personne ou quasi ne le connait et pour cause, il fut un flop total au box office lors de sa sortie. Le film traite du sort des époux Rosenberg, un couple de communistes condamnés à mort pour espionnage au début des années 50. Le point de vue est celui de leurs enfants, Daniel et Susan, qui s’interrogent sur l’héritage militant que leur on légué leurs parents, et sur le sens de leur sacrifice. Un tel sujet balancé en salle dans les rutilantes années Reagan évidement ce n’est pas très vendeur. Pourtant le film, très épuré comme à l’accoutumé chez Lumet, est d’une grande beauté. Il s’en dégage un humanisme réel et profond. « Daniel » interroge aussi le lien entre les générations et leurs engagements politiques, tout comme dans « A bout de course » (1988) autre chef d’œuvre méconnu du réalisateur. En ces temps de renouveau fasciste a travers la planète, le message qu’il porte n’en a que plus de valeurs.