Dans l’ombre de Mary est l’une des plus belles productions dites « live » des studios Disney, un film profond, d’une poésie surprenante, d’une grande tendresse, et d’une émotion folle. L’histoire raconte la collaboration houleuse entre Pamela L. Travers, auteur des livres Mary Poppins, et Walt Disney, mastodonte du cinéma américain, afin d’adapter en film les aventures de la célèbre gouvernante.
Je vais entrer tout de suite dans le vif du sujet. Étant un grand fan du cinéma d’animation, je connaissais déjà un petit peu l’histoire qui se cachait derrière le grand classique de 1964, et il est vrai que cette production Disney arrondit beaucoup les angles, survole les zones peu glorieuses de cette affaire, et surtout, dénature un petit peu les faits, notamment sur ce qui est arrivé lors de l’avant-première du film, et des véritables réactions et appréciation de Travers... Effectivement, ce n’était pas une femme commode, on pourrait même dire que c’était une véritable sorcière, et en réalité, la collaboration avec Disney ne s’est pas si bien terminé que cela. L’écrivaine était très déçue du résultat, et elle n’avait pas hésité à le faire savoir, aussi lorsque le film laisse supposer qu’il ne s’agit que d’une question de fierté déplacée, je trouve que c’est largement culoté… mais enfin, je ne vais pas cracher dans la soupe, parce que même si la fiction flatte la réalité, le résultat final demeure très réussi, et on se laisse prendre au jeu des émotions, et ça, c’est vachement bien.
L’histoire est bouleversante, car elle plonge le public dans l’enfance de Pamela L. Travers, et nous dévoile les origines d’une Mary Poppins désormais culte, qui réveille en nous des sentiments nostalgiques. La musique, elle aussi, flatte nos souvenirs, avec les airs éternels des frères Sherman. Le film opère aussi un travail de reconstitution, et prend presque parfois une dimension de documentaire, on apprend ainsi dans quelles conditions les chansons du film étaient conçues.
Le point fort du film réside également dans son casting, avec une Emma Thompson (Pamela L. Travers) mystérieuse, envoutante, irritante et pourtant tellement touchante. Que dire sur sa prestation ? Elle est seulement sublime. Tom Hanks incarne Walt Disney de manière magistrale. Colin Farrell (le père de Pamela) est remarquable dans ce film. Je l’aime beaucoup. Ruth Wilson (la mère) est parfaite également. Que peut-on reprocher à ce casting ? Même tous les seconds rôles que je ne cite pas sont étonnants.
En conclusion, je dirais que c’est la deuxième fois que je vois ce film et j’ai retrouvé une émotion intacte. C’est vraiment un super film, un peu intimiste, bien trop méconnu, et que je vous recommande fortement. S’il prend quelques libertés bien pratiques pour l’image des studios Disney, il n’en demeure pas moins un témoignage et une déclaration d’amour à l’œuvre de Pamela L. Travers et de Walt Disney, peut-être dans l’intention de rectifier l’histoire, en nous servant ce qui aurait dû se passer dans le meilleur des mondes, car il faut bien le dire, contrairement à ce que l’écrivaine à pu penser de cette adaptation, Mary Poppins des studios Disney, est un chef d’œuvre incroyable, qui sublime l’histoire de ces romans (que j’ai lu, que j’ai apprécié, mais qui ne surpasse en aucun point le chef-d’œuvre de 1964).