Pendant bien longtemps, je me disais que le cinéma français ne savait plus rien faire pour nous impressionner et surtout de faire quelque chose de nouveau. Il était bien évident que des genres comme la science-fiction, le fantastique ou même celui du catastrophe n’avaient pas leurs places dans le cinéma français puisqu’on nous assomme sans cesse avec des comédies lourdes et toujours basées sur deux contextes, la sociabilité et l’amitié. Un jour, j’entends parler de ce film réalisé par un réalisateur québécois et crée par des studios parisiens. Je me suis dit que ce serait sûrement une production à voir à tout prix et qu'il fallait croire à son potentiel. Et dès que je l’ai vu, j’ai crié Alléluia. Enfin un vrai film français qui peut concurrencer le cinéma américain, enfin un film où une équipe de production a osé faire quelque chose de novateur et surtout d’original. La première chose qui m’a bien frappé dans ce long-métrage, c’est le scénario. Intelligente, d’une écriture approfondie, d’une originalité hors norme, l’histoire de la production est bien pensée du début jusqu’à la fin.
Le réalisateur Daniel Roby nous fait vivre une aventure forte en tension, celle d’un couple qui doit survivre dans un Paris envahi totalement par une brume toxique, celle d’un couple qui doit trouver un moyen de faire sortir leur fille de sa bulle de verre géante, malheureusement atteinte d’une maladie l’empêchant de respirer de l’air. Aucun moyen d’appeler les secours, une bulle qui doit être alimentée par des batteries externes, aucune échappatoire de sortir des immeubles sans masque à oxygène, pas de possibilité d’écouter les informations, tout est fait pour monter une production de genre catastrophe digne de ce nom, avec une dose raisonnable de l’émotion et de l’esprit familial. J’approuve le choix des acteurs tels que Romain Duris et Olga Kurylenko, ils savent très bien se mettre à la place de leurs personnages et définissent un vrai couple de parents, prêt à prendre tous les risques qu’il faut pour sauver leur fille et à surmonter toutes sortes d’obstacle. Le reste du casting est également aussi persuasif que ces deux derniers, tous campent des personnages ayant bénéficié d’une écriture dépourvue de désintérêts.
On imagine le fait de ne pas pouvoir faire grandes choses quand on est bloqué dans les hauteurs d’un immeuble mais le réalisateur a su combler sa production avec un bon lot de scènes assez intenses pour capter notre attention pendant une bonne partie du film, même si on doit lui reprocher quelques bizarreries ou de quelques trucs qui sont un peu tirés par les cheveux comme :
- Le chien qui peut respirer la brume.
- La fin dévoilant que la fille peut finalement sortir de la bulle et respirer la brume sans mourir.
Des choses invraisemblables mais oubliables pour son bon nombre de qualités qu’on peut voir pendant le visionnage comme l’intégration d’une brume très bien faite numériquement et celle de tout ce qui est habituel dans ce genre de production comme des personnes désespérées, l’ambiance respectable du huis-clos et des images affolantes des rues de Paris encombrées de morts et de voitures abandonnées. Une bonne surprise assez inattendue, réalisée avec une qualité de montage soignée et un rendu visuel étonnant. 7/10
Maman ! Pourquoi tu es descendue sans masque à oxygène ?