L’ombre du chef d’œuvre de Pasolini plane sur le film de François Ozon : le personnage de Fabrice Luchini évoque le cinéaste italien dans un des dialogues du film et l’intrigue des deux long-métrages ont un point de départ similaire (l’arrivée d’un étranger mettant à mal l’unité familiale).
Au-delà de cette influence, Ozon réussit à injecter, au milieu d’un climat malsain, une bonne dose d’humour via la relation élève/professeur (ou mentor). Les duels verbaux entre Fabrice Luchni (sobre et attachant) et Ernst Umhauer (entre innocence et perversité) sont percutants et donnent une surcouche « méta » au film : le spectateur, aussi curieux que le personnage de Germain à propos de l’histoire (scénario) de Claude, se retrouve pris au piège de son propre voyeurisme (très beau plan final).
La seule fausse note vient du casting de Bastien Ughetto dans le rôle du meilleur ami qui joue atrocement faux et vient presque gâcher toutes les scènes où il s’y trouve.
« Dans la maison » est atypique de par ses ruptures de tons, ses multiples couches narratives et sa manière de jouer avec les attente du public : des questions demeureront sur le passé et les réels désirs de Claude (relation ambiguë avec le personnage d’Emmanuelle Seigner) mais ceci rend l’œuvre encore plus troublante.