Un marionnettiste de génie, au talent non reconnu et prisonnier d'un mariage maussade, tombe fou amoureux d'une collègue infecte. Alors qu'il ne parvient pas à séduire cette dernière, il découvre par hasard un passage qui mène tout droit au corps de John Malkovich...
Partant de ce postulat tordu, Spike Jonze et son scénariste Charlie Kaufman nous livrent un film des plus déjantés, qui parvient à jongler avec des idées délirantes, pourtant enchaînées par une logique imparable. Le tout mis en scène de manière très inventive (dont quelques séquences d'anthologie !), et offrant des dialogues délicieusement absurdes.
John Cusack et Cameron Diaz, habitués à jouer les sex symbols dans les années 90/2000, sont ici admirablement enlaidis pour paraître tout à fait anodins physiquement. Ce qui met en valeur leur jeux... et sert le propos du film, fable (entre autres) sur la réussite, la réputation, et le lien entre talent et célébrité.
Face à eux, John Malkovich s'est visiblement beaucoup amusé à interpréter son propre (faux) rôle. L'acteur fait preuve d'une énorme louche d'auto-dérision, qu'il s'agisse de sa prétendue aura de célébrité, ou de son statut de comédien. Catherine Keener, habituée du circuit indépendant US, est quand à elle excellente en femme froide et qui attire étonnement toutes les convoitises.
Audacieux, original, maîtrisé, et surtout très drôle : "Being John Malkovich" fait partie des immanquable des années 90... voir de l'année 1999, qui fut généreuse en bons crus cinématographiques !