Sens de l’absurdité à son paroxysme. Dialogues surprenants par leur non-sens. Scènes incongrues notamment le spectacle de marionnettes dans la rue. Mais même avec cela, Dans la peau de John Malkovich demeure une fable métaphysique sur l’identité et le désir. BAM ! Et ouais, rien que ça. Ça décoiffe, pas vrai ? On y retrouve un condensé d’émotions et de sentiments. « I think, I feel, I suffer ». Avec des personnages tragiquement extrêmes, difficile de s’identifier mais cela ne nous empêche pas de comprendre et de saisir l’ampleur de leur Tragédie excentrique. Amour. Cruauté. Horreur. Terreur. Pitié. Compassion. Tout y passe. On prend pitié pour quelques minutes avant de s’offusquer en l’insultant de « malade » quelques minutes plus tard.
Oscillant entre fiction et réalité, entre célébrité et anonymat, il fallait pour être réaliste et accrocher le public rester ancré dans une Réalité palpable. Ainsi, très peu d’effets spéciaux visibles. Certains critiques vont se plaindre de ce manque d’éclat dans les décors et les images mais à mon sens, l’image est en accord parfait avec cette volonté de se plonger dans la réalité d’autrui, dans leur vie banale jusqu’à la découverte de la porte. La porte. En effet. Qui n’a jamais rêvé d’être une star, juste pour une journée ? Qui n’a jamais rêvé d’être dans la peau d’une célébrité ? Personne … Nous avons tous à un moment donné de nos vies émis l’hypothèse que ce serait mieux, que ce serait plus reposant, qu’on aimerait bien nous pouvoir ne pas s’inquiéter des factures et aller à des galas pour déguster du caviar. Dans la peau de John Malkovich est le film de ce désir avec toutes les perversités que cela implique.
Comédie décalée mais passionnante, j’ai pris littéralement mon pied en le regardant. Le jeu des acteurs n’en est pas pour rien. John Cusak, Cameron Diaz, Catherine Keener et évidemment mon chouchou John Malkovich. Je ne pense pas que cette comédie le sera pour tous. Je ne pense pas que cette comédie soit faite pour tous. J’admets que je n’aurais pas apprécié la chose si je l’avais vu à quinze ans par exemple. Mais bordeldemerde, c’est par-fait ! Et cette fin … Glauquissime comme j’aime.