Dans la peau de John Malkovich est un o.c.n.i., un objet cinématographique non identifié.
C'est un film qui va au delà de la narration classique du cinéma hollywoodien (qu'il réussit à merveille, d'ailleurs), et va jusqu'à repousser les limites de la fragile frontière entre acteur et personnage.
L'histoire est excellente, le personnage principal, Craig, interprété par John Cusack est instantanément attachant aux yeux du spectateur. C'est un artiste torturé qui souffre de ne pas pouvoir exposer sa virtuosité au monde sans être incompris, il est marié et vit avec Lotte, jouée par une Cameron Diaz bien loin de ses rôles de bimbo habituels. Il décide de trouver du travail sans grande conviction, et débarque dans un immeuble pas différent des autres, mais se rend vite compte que son lieu de travail est des plus inhabituel. Un grand moment d'absurde et de nonsens qu'est sa première arrivée dans son bureau, sans être ridicule ou surréaliste. Il découvrira un portail vers la tête de John Malkovich, grand acteur shakespearien. Mais il sera influencé pendant tout le film par Maxine, femme qui le mènera à sa perte.
Mis en scène avec brio, joué à la perfection, le film ne manque pas de retournements de situations, et de situations loufoques, ou de personnages complètement barrés, tout en gardant un fond psychologique très profond et important sur la condition de l'artiste, et le lien entre le fan, et la star.
Le film possède en plus l'un des finals les plus déchirants qu'il m'a été donné de voir, et avec du recul, on se rend compte qu'une petite fille filmée entrain de nager dans une piscine entre contre plongée c'est pas grand chose, mais là....