Kevin Costner réalise et produit le film Danse avec les loups en 1990 (en plus d’y jouer dedans). C’est un western authentique et poignant prenant pour thème le choc des cultures durant la guerre de Sécession. John Dunbar, un lieutenant décoré est affecté dans un fort abandonné à la frontière du territoire indien. Seul et oublié, l’homme qui est en mal de relation sociale, crée des liens avec les Sioux et découvre une culture qu’il adopte.


Je n’ai jamais autant aimé un Western que celui-là. Sans doute parce que Danse avec les loups n’a du Western que le cadres spatial et temporel. Tous les autres aspects y sont traités comme dans un grand film, c’est à dire avec beaucoup de soins et de talent. En d’autres mots, on est très loin d’un Sergio Leone. L’œuvre s’éloigne beaucoup des stéréotypes manichéens du genre, et c’est tant mieux.


Le film est brillant dans la nuance. Il ne décrit pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. On y découvre que tout est une question de point de vue. D’un certain côté, tout le monde est mauvais à un moment ou à un autre. Le héros de l’histoire ne cesse de se remettre en question et de redéfinir la personne qu’il est, et qu’il souhaite devenir. Le parcours émotionnel du personnage est sublime et transperce l’écran.


Le film brille aussi par ses qualités visuelles. La reconstitution de l’époque est absolument grandiose. J’ai beaucoup apprécié l’univers des Sioux, qui foisonne de détails, et qui s’affirme dans une somptueuse crédibilité, grâce notamment à de véritables acteurs amérindiens. Les plans sur la nature, les levés de soleils, et autre chevauchés sur les plaines arides, sont magnifiques. La photographie est folle, les panoramas magiques, la musique efficace.


Je relève tout d’un même quelques petits bémols. Déjà, sur les scènes de chasses, avec les bisons massacrés, semble-t-il pour de vrai. De toute évidence, ce sont de vraies tueries auxquelles on assiste. En tout cas, ça a l’air vraiment réel. Autant dire que je rapporte cela à de la maltraitance animale au bénéfice du tournage. Une pratique qui me dégoute. Soyons précis: la chasse, dans le but de se nourrir, est une chose que je peux tolérer (et encore...), mais la chasse pour le plaisir, ou pratiquée afin d'obtenir de jolies images pour une production cinématographique, prend une tout autre dimension, meurtrière, absurde et largement dispensable. Pour autant, j’ai tenté de trouver des informations à ce sujet sur internet et je n’ai rien trouvé pour ce film précisément. Laissons donc le bénéfice du doute à Kevin Costner.


En ce qui concerne la conclusion du film, à la toute fin, je la trouve abrupt. Je ne m’attendais pas à ça, et j’avoue que j’ai été un peu déçu.


Kevin Costner est magnifique. Je me suis tapé la version longue, et je ne me suis jamais lassé de lui en 4 h. Le reste du casting est aussi sublime, même les petits rôles, qui font parfois naitre en nous des sentiments très contrastés.


Par-dessus tout, j’ai aimé la remise en question fondamentale de l’histoire américaine, une puissance qui s’est construite dans le feu et le sang. Le film ne se voile pas la face. Les colons sont décrits comme des monstres cupides, violents, grossiers, racistes et envahisseurs. Une véritable claque bien douloureuse pour les concernés. Voici donc un film américain qui condamne d’une certaine manière les actes de leurs ancêtres. Franchement, c’est à la fois terriblement honnête et désolant.


Le film m’a bouleversé. J’ai adoré.

Casse-Bonbon

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