Fans de Star Wars et autres kikoolol, passez votre chemin.
Je remonte la note, car franchement je ne comprends pas qu'on flingue à ce point ce film.
Dante 01 est un film de SF fauché, qui tente de contrebalancer le fait que l'essentiel de son action se passe dans une station spatiale en misant sur la claustrophobie. La musique est assez bien quand elle fait punk ; les décors, les éclairages, les cadrages sont intéressants (filtres oranges, verts, violets chers à Caro). La violence prend aux tripes et n'a rien de glamour.
Les thèmes développés sont le messianisme, la technologie qui asservit les hommes et les déshumanise, la difficulté à définir l'esprit humain selon des critères rationnels, la fragilité des organisations humaines. Les personnages sont assez fouillés, au regard de la faible longueur du film. Les acteurs jouent bien dans l'ensemble, contrairement à ce que j'ai pu lire, c'est plutôt que la suprématie anglo-saxonne ne nous a pas habitué à voir des acteurs français connus dans un film de SF. La seule erreur de casting me semble être Lambert Wilson, trop lisse en messie, malgré ses efforts indéniables. Le fait qu'il ne parle pratiquement pas aurait pu en faire un personnage inquiétant, charismatique, mais ce n'est pas vraiment le cas.
Le film comporte un certain nombre de scènes d'action un peu cheap, mais crédibles. Le principal problème est l'insertion des scènes en 3D, à plusieurs égards :
- elles sont trop longues. Sans doute voulait-on rentabiliser leur coût, mais cela a pour effet de ralentir l'action et de rendre le film trop explicatif. Je pense surtout à la première scène où les nanomachines se mettent en place.
- Les scènes dans l'espace, sur fond de planète géante rouge, et celles où les nanomachines progressent dans le corps humain se ressemblent trop au niveau des couleurs, et peuvent entrainer une lassitude.
Les plans où Saint-George voit au travers des corps sont en revanche très beaux et très soignés visuellement.
Reste la fin, qui laisse sur de très nombreuses interrogations. Elle ne me gêne pas particulièrement, simplement la séquence finale est clairement faite pour donner le mal de mer au spectateur : c'est le genre de facéties qui passe bien dans un court-métrage, mais plus difficilement dans un film de ce format. S'il y a faute de la part de Caro, c'est plutôt en terme de forme que de fond.
Enfin, la forme de croix de la station spatiale n'est pas invraisemblable en soi, mais la station semble beaucoup plus petite que ce que l'action du film laisse entendre : les scènes d'intérieur donnent l'impression d'un labyrinthe, là où l'extérieur visible à la fin donne l'impression qu'il n'y a que 5 modules. Ou bien j'ai raté quelque chose, ou bien il y a un problème.
Un film pas complètement abouti mais pas inintéressant, que tous les fans kikoolol de Star Wars détesteront, vu que ça fait réfléchir.