Intéressant. Bavard mais intéressant.
Le scénario est intéressant pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'il dresse le portraits de deux personnages qui s'affrontent alors qu'ils ont les mêmes idéaux, les mêmes espoirs, prouvant par là que la couleur d'un parti ne fait pas toute la réflexion. Ensuite parce que les dialogues, bien que nombreux, sont bien écrits : il ne s'agit pas de digresser, mais d'écouter la plaidoirie de chacun, d'approfondir la réflexion de chaque personnage et voir comment leur pensée va évoluer (quand elle évolue). Enfin, parce que c'est très cinématographique malgré l'aspect historique voir le côté biopic du film ; en effet, les auteurs ont réussi à se focaliser sur certains thèmes et à ne pas trop s'éparpiller ; en plus, ils tissent une intrigue autour de relations conflictuelles, ce qui permet d'amener de la tension. Certes, le tout reste globalement un peu long, mais on ne s'ennuie jamais.
La mise en scène est convaincante. J'amie beaucoup la musique, digne d'un film d'horreur (la terreur, l'angoisse, ça fait écho à ce que les personnages redoutent). La photographie est très belle : des angles de vue intéressants et pertinents et puis surtout une lumière magnifique permettant de jouer sur le clair-obscur. Mais ce qui m'a le plus bluffé, c'est l'interprétation. Gérard était encore capable de travailler, de croire en son métier, de faire des efforts ; les autres acteurs sont tout aussi bon. L'anecdote étrange, c'est que l'équipe Robespierre est interprétée par des Polonais parlant polonais (doublés en français) tandis que l'équipe Danton est interprétée par des Français parlant français. Un choix curieux qui n'égratigne jamais le film, même lorsqu'un polonais parle à un français. En revanche, j'avais bien constaté quelques problèmes de lipping, je ne comprenais d'ailleurs pas d'où ça venait.
Bref, "Danton" est une bien bonne surprise.