S’inscrivant dans la descendance des slasher eighties, sans effets spéciaux numériques — un travail remarquable est effectué sur le plan des effets prosthétiques —, cette histoire de clown assoiffé de vengeance s’annonçait prometteuse en délires gores et en hystérie comique. Les promesses sont à moitié tenues. Stitches — il donne son nom au film — nous est d’abord présenté comme un clown très humain. La scène d’ouverture, qui le surprend en pleine action avec sa petite copine, dans une caravane d’un glauque achevé, le décrit comme un beauf porté sur la bouteille et le sexe. Le maquillage incertain, le costume débraillé, il débarque à un goûter d’anniversaire. Les mioches ne sont pas convaincus par ses numéros et lui pourrissent son spectacle. Jusqu’à ce qu’une mauvaise blague le pousse à s’empaler l’oeil gauche sur la lame d’un couteau de cuisine. Ambiance. Les gamins en sont quitte pour un bon traumatisme, mais ils ignorent que, six ans plus tard, Stitches reviendra pour se venger.

Après un premier quart d’heure, mené tambour battant et vraiment drôle, le rythme retombe aussi vite que le sourire du clown triste. Le film suit la route balisée du slasher traditionnel, avec ses scènes d’exposition montrant les ados que les enfants sont devenus, leur quotidien au lycée et la manière dont les rapports de force se répartissent.. On attend vraiment que Stitches, le clown, sorte de sa tombe et que Stitches, le film, décolle à nouveau. Malheureusement, Conor McMahon n’a pas anticipé notre impatience, si bien que, au moment où le premier meurtre survient, on a un peu décroché et on n’est plus vraiment dans le délire. Ceci-dit, le jeu de massacre auquel se livre Stitches fait preuve d’une réelle inventivité — c’est dingue ce que l’on peut faire avec un parapluie ! — et n’a aucun scrupule à sauter à pieds joints dans le too much. Dommage que, alors qu’il avait réussi à susciter un regain d’intérêt, le film connaisse à nouveau des ratés, dans son dernier quart, en s’embourbant dans des histoires plutôt nazes d’oeuf-totem et de rite secret, réservé aux clowns initiés.
Giallover
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le 20 nov. 2012

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