« Un film de Tim Burton c'est comme un cadeau de Noël que l'on est pressé d'ouvrir » titrait Paris Match lors de la sortie de Sweeney Todd.

C'est assez juste, mais il faut reconnaître que depuis Sleepy Hollow, qui marque la fin d'une période particulièrement fructueuse, la déception est souvent au rendez-vous, même si un Tim Burton « raté » n'est tout de même pas un mauvais film en soi.
Et malheureusement, Dark Shadows ne déroge pas à la règle, malgré une bande-annonce prometteuse qui, je pense, en a mis plus d'un en appétit.

C'est fort dommage et même frustrant, car toutes les cartes étaient réunies pour en faire une réussite :
Un casting sans failles : Johnny Depp le caméléon qui nous prouve une fois de plus qu'il est vraiment taillé pour ce genre de rôles. Mais aussi Michelle Pfeiffer, Eva Green et Helena Bonham Carter en seconds rôles, tout à fait attachants et hauts en couleurs.
Une idée de base tirée d'une série éponyme qui a connu un grand succès fin des années 60 en Angleterre.
Une B.O. qui envoie, à savoir The Moody Blues, Iggy Pop, Barry White ou encore Alice Cooper.
Des maquillages, décors et costumes magnifiques.

Mais la mayonnaise peine à prendre, le film passe et on en perd progressivement l'espoir.

Tout d'abord, même si la réalisation est impeccable, on peut affirmer aujourd'hui avec certitude que le numérique a tué progressivement le cinéma et notamment la créativité de Tim Burton. On est loin de l'artisanat esprit carton-pâte de Beetlejuice, possédant pourtant un charme inégalable. Désormais, on se permet toutes les outrances y compris les plus inutiles et insensées, sous prétexte que la technologie le permet.

Mais le défaut majeur de ce film est qu'il penne à trouver sa voie, d'où une impression de fouillis considérable. On sent une oscillation permanente entre la comédie, le fantastique, l'horreur sans franchement prendre position. On passe d'une scène à une autre, sans réelle cohérence, ça va vite mais on s'ennuie parfois, les personnages ne sont pas creusés, tout est survolé. Le concept, avec un esprit créatif comme celui de Tim Burton, aurait pourtant pu donner naissance à un bijou d'excentricité. En effet, le choc des cultures, l'esprit seventies tellement atypique, le potentiel de comiques de situations auraient pu être beaucoup mieux exploités.

En bref, j'en suis ressorti déçu, en attendant trop peut être, mais surtout frustré par un sentiment de gâchis, pour ce qui aurait pu être un de ses meilleurs films.
Thomas2402
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le 19 mai 2012

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