Mon Dieu que c’est mauvais ! Je veux dire, c’est abominable comme je lui rajoute deux ou trois points absolument injustifiés à ce machin…

Tout d’abord, je veux bien que ce soit un film de fin d’étude, que l’histoire soit étirée de quarante minutes à une heure vingt-cinq sans avoir suffisamment de choses à proposer pour ça, que ce soit un premier film semi-amateur, tout ce que vous voulez, il n’empêche que le résultat est proche de l’insoutenable en terme de médiocrité dans tous les domaines.

La photographie est clairement à chier, à la limite du lisible parfois, ça n’aide pas… Les effets spéciaux sont moins bons qu’à l’ère néandertalienne, quatre ou cinq beatniks interchangeables ne font ni des personnages ni des acteurs et la mise en scène est aussi approximative que les cadrages.

Pourtant, ça commence presque bien, j’aime bien les films de vaisseaux, le générique sur Benson, Arizona, musique de John, est tellement improbable qu’il en devient presque hilarant et le film regorge de gentilles trouvailles.

Tout d’abord l’ordinateur de bord est sympa comme tout, c’est super chouette une bombe qui parle aussi, ce serait même drôle d’essayer de lui apprendre la phénoménologie si Carpenter n’avait pas comme à son habitude des ambitions au-dessus de ses moyens intellectuels…

Avec ça, le futur papa d’Alien qui participe au scénario et joue (comme il peut, le pauvre…) un des rôles sans consistance propose quelques bribes de ce qui donnera un chef d’œuvre, pour ça, c’est presque réjouissant, comme une sorte de pré-parodie filmée par Ed Wood avec un concombre géant gonglé d’importance en guise d’E.T….

Il y a même une longue (très longue) scène de suspense dans une cage d’ascenseur qui ferait presque oublier que si les épaules sont passées, pas de raison que les hanches ne suivent pas…

Sinon, tout le délire de la vigie est pénible, les envies de surfs du capitaine par intérim ne sont pas entièrement compensées par trois secondes de fun et les tentatives de dialogues décalés à la Godot s’écrasent à plat en flammes comme un astéroïde atteignant une atmosphère inhospitalière…

Alors, franchement, qui verrait encore cette chose si le bon John n’entraînait pas un culte que seule une infime partie de son œuvre justifie ? Personne j’imagine et ce ne serait que justice, mais en y réfléchissant et même si je me suis parfois longuement emmerdé je préfère encore ce bout d’essai-là à une bonne partie de l’œuvre à venir, le charme du potache étudiant, j'imagine, alors je surnote comme un wookie en chaleur et voilà tout.

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le 4 juin 2013

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Torpenn

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