Il est temps d'exposer ma vieille théorie, à savoir que la SF a pris la place du western. Le relais s'est fait progressivement dans les années 70 : la mort de l'un étant concomitante de l'explosion de l'autre.
Mais au-delà de ce synchronisme (bien pratique pour ma démonstration), la SF est l'héritière du western sur bien des points. Elle prolonge l'obsession toute américaine de la Nouvelle Frontière, la conquête de l'Ouest est remplacée par la conquête de l'espace. Les Américains doivent avancer, toujours. Ils n'ont pas le choix, leur civilisation s'est construite de cette manière. L'empire, la force, les armes.
Les deux genres sont inséparables d'un folklore qui leur est propre. Grands espaces, cow-boys, Winchester, saloon, Indiens d'un côté. Noir infini de l'espace, planètes, vaisseaux spatiaux, combinaisons, aliens et autres extraterrestres de l'autre.
Sans oublier, les scènes «obligatoires», une poursuite à cheval, un gunfight, des fayots autour d'un réchaud ; une cabine de pilotage, le dialogue avec l'ordinateur central, les parties de réussites dans une pièce blanche et austère.
Bref, les deux genres offrent aux spectateurs des univers très marqués, qui suffisent parfois à contenter le fan (alors oui, c'est un peu la définition même du film de genre, mais laissez-moi tranquille avec ma théorie).
Etant grand amateur de western (et légèrement de SF), j'ai personnellement perdu au change.
Et qu'on ne me parle pas de Cowboys et Envahisseurs comme tentative de syncrétisme !
PS : Si vraiment vous n'êtes pas convaincu par cette cette leçon implacable de cinéma, pensez à Harrison Ford en cow-boy de l'espace dans Star Wars, si ça c'est pas du passage de témoin parfait et subliminal, je veux bien être pendu.