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Y a-t-il un micro climat néfaste aux réalisateurs étrangers aux Philippines ? Ou peut être des produits toxiques dans la nourriture ? La question mérite d’être posé après avoir vu Dark War. Bien sur, Jamie Luk, le responsable de cette chose, n’a jamais été un grand nom du cinéma Hong Kongais. Tout au plus, il parvenait à signer des films corrects, des divertissements standard, sans génie mais regardables. Pas de ça ici ! Avec Dark War, bienvenu dans le néant scénaristique qui se prend au sérieux !


Le début du film peut pourtant faire illusion. Posant les bases de son histoire, Jamie se concentre sur les notions de respect/rivalité qui unissent les personnages principaux. Comment Ken et Henry, les deux frères, en viennent à s’opposer, comment Ken et Choi développent une relation de maître/élève, père/fils… On sent clairement les influences de l’Heroic Bloodshed tel que John Woo l’a défini avec A Better Tomorrow. On a vu pire référence !


Mais déjà dans cette première partie de métrage, on sent le film à deux doigts de se casser la gueule. Le casting nous fournit les premiers indices de la déroute à venir. Peter Chen accumule les poses héroïques et se limite à mettre ses cheveux en valeur, à la manière d’Ekin Cheng, plutôt que de faire ressentir les émotions de son personnage. Mais ce n’est encore rien face à Timmy Hung, le fils de Samo, qui fait peine à voir. Le pauvre garçon dégage autant de charisme qu’un poireau. Difficile de croire en son personnage de jeune loup ambitieux et prêt à tout. Seul Yasuaki Kurata, toujours impérial, apporte un peu de dignité et de crédibilité à son personnage et tire vers le haut ses partenaires.


Et il y a le scénario ! On sent que le scénariste est un grand intellectuel maudit et qu’il veut profiter du film pour asséner ses grandes vérités au public (« On a tous un point de vue différent », Wow !). Nul doute que ses idées ont du faire beaucoup d’effet sur son fils de 4 ans. Tout à soigner son « message », il oublie d’apporter de la cohérence à un récit qui en aurait pourtant bien besoin (l’évasion de Ken d’un fourgon de prisonnier est cousue de fils blancs).


Et puis, probablement après que l’équipe du film se soit plongée toute entière dans un baril de coke, Dark War commence à partir dans le n’importe quoi le plus total. C’est le moment exact de l’entrée en scène du « Maniac Cop », véritable incarnation du délire dans lequel tombe le film. Habillé comme un flic (d’où son nom), le « Maniac Cop » est un tueur qui ne fait pas dans la finesse ! Une prostituée lui résiste ? Hop, il la punit à la grenade ! Ses seuls moyens d’expression, ce sont des grimaces à faire pâlir de jalousie Jim Carrey et des borborygmes entre les cris de guerre de Bruce Lee et le rire d’une hyène. Inutile de préciser que ces hobbys sont le viol et la torture. Un véritable poète donc qui trouve aussi le temps de jouer du piano entre deux meurtres. La deuxième partie de Dark War se concentrant sur ses exploits (est il besoin de préciser qu’on ne sait pas bien pourquoi il est entré en action ? Non, vous avez compris à quoi vous avez à faire…), on bascule dans une sorte de sous catégorie 3 barbant. Les quelques thèmes développés plus avant volent en éclat. Dommage que l’action soit trop basique et le découpage trop intensif, autrement on aurait pu être un peu plus indulgent sur le ratage général du film.


Moralité : Si tu es réalisateur de Hong Kong et que tu veux faire un bon film, évite les Philippines.

Palplathune
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le 20 déc. 2015

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