Jeff a Fahey à son rôle

Trois films, ça commence à faire beaucoup, dans une franchise. Cela, "Darkman" en à patit, avec le mauvais "Darkman III : Die Darkman Die". J'aime pas vraiment me défouler sur les films handicapés à la naissance, mais vu que je le fais depuis que je tiens mon modeste blog, je vais pas me gêner; essayons juste de nous montrer un minimum courtois et respectueux. C'est le minimum !

Faut l'dire sans fioriture, "Darkman III", c'est de la merde. Eh mince, j'avais dit que ... on oublie. "Darkman III", c'est très bancal, et vraiment pas terrible. Non pas que ce soit réellement mauvais; enfin si, concrètement, c'est mauvais. En fait, c'est juste qu'ayant quitté le registre de la série b, notre bon vieux Bradford May est tombé dans celui, non moins facile, de la série z.

Déja, ça commence mal; je hais ce genre d'intro où le mec, dans un élan de manque d'inspiration, se sent obligé de raconter TOUT CE QU'IL A VU DEPUIS DEUX PUTAINS DE FILMS. Pardon, mon clavier s'énerve; c'est qu'il supporte pas d'être arnaqué, le pauvre gosse ... C'est juste qu'entre 6 "Resident Evil" et 3 "Darkman", il commence à en avoir raz la casquette, le type.

Dans le deux, c'était plutôt justifiable; histoire de bien montrer que même si l'acteur principal avait changé, le film restait le même, c'était pas trop mal vu. Mais merde, ici, c'est clairement pour gagner quelques pauvres minutes; là, je ne peux pas l'accepter. En gros, c'est uniquement pour faire du remplissage; cherchez pas à le défendre, c'est impossible.

May a compris, entre deux mois d'Avril et deux Joings, qu'il ne sert finalement à rien d'essayer de faire quelque chose de bien, quand on fait clairement de la merde; après tout, pourquoi se casser le cul pour être raillé par la critique du monde entier? C'est qu'il est pas foutrement con, le gugus. Seulement, son film, et par là même sa carrière, en patissent. Résultat, il fera de plus en plus de daubes. Pas mal, l'artiste.

Ici, tout refoule le téléfilm, le dtv à deux balles et trois plombs; la première scène d'action sera, pour exemple, entièrement annihilée par le manque de moyens de l'oeuvre, et le manque d'ambition de celui qui tient office de chef de projet. Dénué de talent, l'homme nous livre une mise en scène encore moins inspirée que par le passé ( soit celle du précédent "Darkman" ); faut quand même y parvenir, à toujours faire pire !

Les scènes d'action, molles au possible, ne parviennet guère à apporter un soupçon d'intensité à l'oeuvre; ce dont elle manque lui manque encore plus cruellement. A nous d'accuser le poids de la situation. D'un côté, une réalisation sans aucun souffle, sans aucune originalité; ici, c'est moche, très moche.

De l'autre, un Vosloo qui semble avoir perdu sa raison de vivre. Le pauvre type a conscience de la merde dans laquelle il joue ( d'où l'expression de tristesse constante qu'il traine ici et là dans l'oeuvre ), et sait pertinnement qu'il suicide sa carrière ( qu'il commençait à peine ). En somme, heureusement que Stephen Sommers est arrivé.

Le pire demeure, à mon sens, le second-couteau Jeff Fahey, ici tellement mauvais qu'il vous en écorche la gorge à force de trop vous foutre de sa gueule. Comique à souhait, le pauvre gars tente de s'en sortir; je veux dire, il essaie vraiment, le pauvre type. Le soucis, c'est qu'il a pas un miroir en permanence devant la gueule, et géré comme May le gère, y'a clairement de quoi se planter lamentablement.

Le plus amusant restera, dans l'ensemble, ce moment mémorable ( c'est pour vous dire, je m'en souviens deux ans après ! ) où Fahey, croyant sincèrement à ce qu'il déblatère, avance que le Darkman est vachement fort, et qu'il lui faut cette force pour diriger le monde, et être vachement plus méchant qu'il ne l'est réellement. Du grand art. Non, du grand cinéma !

A noter des maquillages pas trop mauvais, et des longueurs assomantes ( pires que dans un film de Rocco Siffredi ), tellement que j'avais vraiment mal du à me concentrer sur l'écran. Le scénario, pas terrible, fait la part belle à une platitude constante et désarmante. Merde, on s'éloigne clairement de l'idée de base. Normal, notre bon vieux May est au commande ... Ah et la fin est bâclée, bien évidement. Mais était-ce réellement la peine de le préciser?