Homologué : arme idéale pour un suicide particulièrement désagréable
Bon ben euh.
Intrinsèquement c'est un bon film hein, rien à redire là-dessus.
Marina Foïs confirme une fois encore tout le bien que je pense d'elle.
Elle est l'incarnation parfaite de la narratrice et personnage principal, tailladée mécaniquement et impitoyablement par la vie, mais qui raconte son histoire d'un air complètement détaché, cynique, monocorde.
Une simple énumération de faits, qui contraste avec leur sordide.
Et en voix off très souvent, excusez du peu.
Vraiment poignant.
Pour le reste de la distribution pas grand-chose à ajouter sinon qu'on en sait un peu plus sur Guillaume Canet : non, il ne faut pas non plus qu'il joue les beaufs rustres, stupides et violents.
On attend donc toujours de trouver dans quoi il est bon.
Et Anne Benoît continue à me donner de l'urticaire avec une constance stupéfiante. C'est presque magnétique chez cette femme, l'absence totale de sympathie qui s'en dégage est hallucinante. Un rôle taillé sur mesure pour elle donc.
Bon, mais maintenant on en vient au cœur du sujet. Il faut, on n'a pas le choix.
C'est un bon film, MAIS je l'ai foncièrement pas aimé. Mais genre vraiment pas.
Comment dire ça...
C'est un peu comme si on vous plaçait les couilles dans un étau, et qu'on serrait, trèèèèèès lentement.
Si vous avez déjà vu comment est foutu un étau, vous savez qu'à un moment les deux mâchoires se rencontrent.
Bon normalement arrivé à ce stade-là vous avez déjà bien morflé, mais vous savez que ça n'ira pas plus loin.
Ben avec Darling non. C'est comme dans Le Meurtrier terriblement lent à l'Arme extrêmement inefficace.
Ça continue encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore.
Et encore...
Enfin vous voyez l'idée quoi.
Et pendant qu'on vous broie les testicules, y'a Romane Borhinger à côté, qui lit La peste de Camus. À voix haute. Oui, La peste de Camus avec la voix de Romane Borhinger. Je sais, vous avez vous aussi frissonné en essayant de former l'idée dans votre cerveau, bien trop faible pour une telle épreuve.
De l'autre côté, la télé est allumée. On annonce qu'au deuxième tour de la présidentielle, c'est Sarko contre Le Pen.
Bien sûr ça ne s'arrête pas là, ce serait trop facile, trop humain, ce serait presque tricher. Un canard unijambiste (à qui le film ne casse pas trois pattes, ha ha ha) vous crache régulièrement du citron dessus. Ça pique pas mal.
Heureusement la douleur aiguë et lancinante des aiguilles plantées sous vos ongles permet un peu d'oublier tout ça, en vous concentrant dessus.
Même si, comble de cruauté, le canard est roux.
Vous commencez un peu à situer ?
Bravo, vous avez passé le premier quart d'heure de Darling.
L'ambiance Strip-tease (mais si, le magazine de France 3 montrant la campagne profonde, rappelez-vous !) *slash* harcèlement moral *slash* torture à la mode Bachar-Al-Assad-meets-Guantanamo-ça-fait-bisounours-à-côté est supportable pendant les trente premières minutes.
Allez, la première heure à la rigueur.
De toute façon c'est à peu près à ce moment-là que vous avez rincé la dernière pilule de Xanax avec la dernière bière du frigo et que donc, croyez-le ou non, une petite pointe de déprime commence doucement à montrer le bout de son nez.
Non très sincèrement, je ne m'attends pas à du Disney à tous les coins de rue, dans tous les films.
Mais cet empilement de merde, enrobé de merde, avec un cœur fondant à la merde, c'est pas ce que j'ai envie de voir au cinéma.
J'étais tout guilleret en début de soirée, vous savez ?
Ah oui et j'avais presque oublié mais heureusement on nous le rappelle juste avant le générique de fin : c'est tiré d'une histoire vraie.
Allez, si vous me cherchez je suis parti me noyer dans ma baignoire.