Sans être tonitruants, les débuts à la réalisation de Frank Perry sont assez marquants. Le futur auteur de The Swimmer fait le portrait de deux jeunes gens, mentalement déficients et placés en institution, qui vont mutuellement s'apprivoiser, vers un lien d'affection très fort. Amour fou, si l'on veut jouer sur les mots, dans un film qui nous attache progressivement à ses deux protagonistes, au sein de ce qui est loin d'être un asile et où il n'est jamais question de médication. Le film comporte aussi quelques scènes oniriques assez troublantes. Nonobstant une évolution prévisible vers un dénouement optimiste, David et Lisa réussit à émouvoir sans trop user de clichés sur le sujet, se rapprochant davantage de Miracle en Alabama de Penn, qui date de la même année, que du sublime Lilith de Rossen. Janet Margolin est formidable dans son tout premier rôle et Keir Dullea (le futur astronaute de 2001) parvient à convaincre dans un rôle périlleux.