De titrer mon envie s’est arrêtée

Je suis persuadé que le choix du titre joue en défaveur du film. Pour ma part, je l’ai vu environ un an après sa sortie, et le titre est la cause principale de ce retard. Pendant les Césars, je me souviens m’être dit : « oh non pas celui-là, encore un film intello français qui gagne… ». Et pourtant, il est maintenant bien accroché à mon top 10…

Même si j’adore ce film, il reste difficile à recommander. Je l’ai déjà fait plusieurs fois à des « individus de type grand public » (j’aime bien dire ça, ça fait genre cinéphile, alors que j’aime pas mal de films nuls), et la majorité ont été déçus… C’est vrai qu’il ne se passe pas grand chose, c’est vrai que c’est assez lent, c’est vrai que c’est assez long… Rien à se mettre sous la dent à part ce personnage de Duris, qui pour moi est génial. Un espèce de loubard qui veut faire de la musique. Un mec stressé, bien stressé, bien bien stressé ! Tous les petits moments où il pianote sans piano (cuisse, voiture, table) sont tout bonnement parfaits !

Et qu’est-ce qu’il fait ce type dans la vie ? Bah il travaille… Il travaille dans l'immobilier. Il est marchand de biens, tu vois ? Il...il... il fout des rats dans des immeubles, tu vois ? Il coupe l'eau et l'électricité, tu vois ? Il..avec ses potes, parfois, ils font des descentes avec des battes de base-ball, ils...ils virent les gens qui... qui habitent dans les étages...

Si le personnage vous laisse indifférent, le film ne vous marquera surement pas… Il n’y a pas tellement de sens (enfin y'en a plein mais faut chercher), c’est simplement l’histoire d’un mec un peu connard, qui a un père assez connard et des amis plutôt très connards. Et il veut faire du piano, en prenant des cours avec une chinoise qui ne parle pas français (ce qui permet d’avoir une des meilleurs scènes, quand il est trop content de lui faire deviner des objets de la cuisine « mauvais, mauvais ! »).

Pourtant ce film dégage quelque chose de tellement captivant que je l’ai vu environ 10 fois sans raison et en aimant chaque visionnage. Une fois, au chalet, j’ai voulu regarder le début, et finalement je n’ai pas pu m’arrêter avant la fin. Si ça marche sur moi, ça doit marcher sur d’autres… C’est donc un film à placer dans vos envies, même si vous risquez une déception.

Et puis franchement, c’est à voir rien que pour certaines répliques, comme la scène du if you don’t give back the money to my father, qui reste de loin la meilleure ! Tu m’as l’air vachement glouglou toi…

Finalement, même avec son titre prétentieux, le film méritait son César.