Un nouveau polar pour Cantona après Le deuxième souffle et Switch. Cette fois-ci, c'est sous la direction de Frank Henry, ancien braqueur, plus de vingt ans de prison à son actif, qu'il tourne De force.
D'une manière générale, ce film a reçu des critiques très négatives en plus d'être passé complètement inaperçu et je ne peux qu'abonder en ce sens. C'est bourré de clichés, au niveau des personnages déjà : il y a la juge inflexible, la flic usée et son fils caillera (on colle un père absent pour expliquer les conneries du fils, aspect qui n'aura rien à voir avec l'histoire du film, j'aurais aimé voir Frank Henry s'expliquer là dessus) et enfin des manouches très méchants.
Les dialogues sont très vulgaires, il y a une insulte à chaque phrase pratiquement. N'est pas Audiard qui veut. Là où le vécu en prison de Frank Henry aurait pu être intéressant dans un film sur l'univers carcéral pourquoi pas, il préfère s'orienter vers une histoire abracadabrantesque. Celle d'une flic qui organise l'évasion d'un ancien braqueur pour l'aider à coincer ses anciens collègues qui s'attaquent à des fourgons blindés. Là plutôt que de se centrer sur cette histoire principale, Frank Henry y mêle le fils de la flic dont on se fout éperdument d'ailleurs. Il finira même au final par se prendre une balle alors qu'une bonne trempe aurait réglé le problème, m'enfin. Le film culmine dans un final grand guignolesque, une prise d'otage dans un avion, dont je ne révélerais rien tant il est de la même teneur que le reste du film : incohérent et guère crédible. Reste le charisme indéniable d’Éric Cantona qui tranche avec une Isabelle Adjani que j'ai trouvé effacée, un comble pour une femme flic, à qui l'on confie une enquête de cette importance, beaucoup plus effacée, en tout cas, que dans La journée de la jupe.
En résumé, si vous voulez un bon film policier aujourd'hui, c'est vers Olivier Marchal qu'il faut se tourner et personne d'autre.