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Non mais l'affiche quoi, L'AFFICHE. Rien que ça aurait du m'alerter. Mais non, une place gratuite ça ne se refuse pas. Que dire de ce film à part qu'il est d'une banalité confondante? Ah si, il est...
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le 27 mai 2011
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- Je suis née en voyage, on m’a trouvé dans le train Baltimo-Oayo, enveloppée dans un journal, j’avais 3 jours, j’ai grandi dans des familles d’accueil. Je me suis inventé des parents imaginaires.
Quand j’avais 5 ans, pendant une année entière, j’ai prétendu que j’avais pour mère une jument Appaloosa, c’est vrai j’étais sûre que j’étais une pouliche et que... et qu’en réalité je rêvais que j’étais une fille, et qu’un matin je me réveillerais, je partirais au galop. Ce qui est sûr, c’est que les écuries étaient moins dangereuses pour moi que les maisons, je m’y sentais mieux. Et un jour, le cirque a débarqué, avec ses six superbes frissons noirs, des pompons rouges dans leurs crinières ébène, tellement beaux, et Auguste était devant et dès qu’il a posé son regard sur moi, j’ai su que je ne vivrais plus avec des étrangers, et alors on s’est mariés, et où je me retrouve ? À vivre dans un train, c’est le seul foyer que je n’ai jamais eu. Et aujourd’hui, je suis une étoile de cirque, d’ailleurs je ne suis rien, je suis n’importe qui.
- Tu es belle Marlène, tu aurais mérité d’avoir une belle vie. C’est tout ce que j’ai à dire.
- Où étais-tu quand j’avais 17 ans ?
Le réalisateur Francis Lawrence (Red Sparrow, Constantine, Je suis une légende, la saga Hunger games) change totalement de registre en proposant l'adaptation du roman de Sara Gruen : "De l'eau pour les éléphants". Une oeuvre aussi belle que rude possédant un style somptueux avec un mélange de genre, qui nous plonge dans le monde du cirque des années 30. Les éléments interne au cirque se dévoile sous nos yeux, proposant sa face la plus brillante, mais aussi la plus obscure.
La structure du récit reprend habilement la même construction scénaristique que le film : "Titanic", ou encore "Le grand Tournoi", en commençant l'histoire par une personne âgée racontant son parcours de jeunesse, finissant inéluctablement sur un retour au présent plein d'émotion. Une narration efficace, qui développe son contexte historique tout en distrayant et en abordant des thèmes relativement sérieux, comme la maltraitance animale dans les cirques, mais aussi le dur labeur des ouvriers travaillant au sein de cette communauté du spectacle qui sont durement exploités, et maltraités. En surface, un univers qui apporte le sourire et la féerie au public, alors que derrière le rideau un monde brutal sommeille. Une bonne manière de démontrer que derrière la magie du cirque se cache une sacrée part d'ombre.
Outre l'aspect obscur, le cirque des années 30 est présenté de belle façon, livrant du bonheur et de l'émerveillement. Le côté magique haut en couleur de l'enceinte est superbement retranscrit. Les séquences du spectacle sont très bien réalisées, nous présentant une magnifique discipline faite par passion, que le réalisateur Francis Lawrence réussit habilement à dépeindre par un énorme travail de fond. Une belle aventure agrémentée d'une histoire d'amour émouvante, animée par un suspense alimenté par la violence propagée et qui menace cette belle et cruelle histoire amoureuse.
Initialement, le casting était totalement différent puisque c'est Channing Tatum qui devait jouer le rôle du vétérinaire : "Jacob", et Scarlett Johansson qui devait incarner celle de la dompteuse : "Marlène", sachant que Sean Penn devait tenir le rôle de l'antagoniste principal : August. Ravi qu'aucun d'eux ne fut retenu bien que cela soit de grands comédiens, mais je ne peux que reconnaître et saluer la performance des acteurs principaux. L'élément le plus probant venant de l'amour unissant Jacob, Marlène et Rosie l'éléphant. Un attachement poignant de sincérité que l'on doit à un superbe casting, avec :
Robert Pattinson, une fois de plus et de bien belle manière, le jeune comédien me retourne totalement sous les traits de Jacob Jakowski. Quel talent ! Après l'excellent "Remember Me", je me suis décidé à voir les autres incarnation du comédien pour m'assurer que ce n'était pas due à un coup de chance. De l'eau pour les éléphants vient me confirmer qu'il est un grand acteur, capable de retranscrire avec un talent inné une palette d'émotions. Je vais de surprise en surprise avec lui, pourvu que ça dure.
Reese Witherspoon de son petit gabarit, amène beaucoup de douceur dans le rôle de Marlène Rosenbluth. Elle possède ce petit quelque chose qui fait d'elle une très grande actrice, pourvu d'un sourire des plus fondants. Pour préparer son personnage, l'actrice a rencontré Rosie l'éléphant trois mois avant le tournage, pour apprendre à effectuer les figures du spectacle qu'elle fait elle-même et sans doublure. Une détermination qui prouve l'investissement dont elle fait preuve.
Christoph Waltz, en tant qu'August Rosenbluth le gérant du cirque, affirme une fois de plus une performance incroyable. La capacité du comédien à basculer instantanément d'un sourire tout ce qu'il y a de plus doux et charmeur, à un visage déferlant de rage et de fureur fout le frisson. J'adore ce comédien qui incarne régulièrement des méchants pour le moins authentiques et crédibles.
Mais la vraie star du film n'est nul autre que l'éléphant du nom de Rosie, qui dans la réalité s'appelle Tai et est âgé à l'heure où j'écris cette critique de plus de 45 ans.
La technicité est indéniablement un des autres points forts de ce long-métrage. Les plans sont de toutes beautés, conférant une forme mystique et magique à l'image particulièrement soigné via une photographie parvenant à bonifier l'ensemble des plans. Les décors sont magnifiés par un visuel à couper le souffle, qui crée une atmosphère poétique, faisant de ce drame une oeuvre exceptionnelle capable de s'élever avec élégance, le tout soutenu par des musiques envoûtantes signées : "James Newton Howard", favorisant l'immersion du récit. James Newton propose de superbes titres comme : "The circus set up", "Circus Fantasy", "Jacob sees Marlena", et "Did i miss it".
CONCLUSION :
De l'eau pour les éléphants est une grande fresque romanesque qui nous plonge au coeur de l'univers magique et féerique du cirque, appuyé par un casting somptueux et réalisé de main de maître par Francis Lawrence. Une oeuvre émouvante qui nous emporte tout du long dans une déferlante d'émotions. Il est plaisant de voir un film centré sur le cirque, ce qui est aujourd'hui assez rare surtout quand il est d'une telle qualité narrative, technique et graphique. Une romance romanesque et aérienne, teintée de noirceur. Un joli chef-d'oeuvre !
De l'eau pour les éléphants est vraiment l'un des plus beaux films que j'ai pu visionner ces dernières années.
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Créée
le 2 nov. 2018
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