Il dérouille, éros
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le 12 nov. 2012
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De rouille et d’os est un beau ratage. C’est comme si un MOF en pâtisserie préparait son dessert fétiche, vous l’apportait sur un plateau puis se prenait les pieds dans le tapis, se retrouvant la tronche dans la crème au beurre. On peut toujours aller chercher une petite cuiller pour bèqueter le mets sur la moquette, ça ne sera quand même pas pareil.
Cette comparaison pour dire qu’Audiard est allé trop loin et trop vite. La première demi-heure du film est sublime et subtile. Cotillard, qui décidément n’est mauvaise qu’au-delà de l’Atlantique, m’a tiré des larmichettes rien qu’en faisant joujou avec un orque à travers une vitre. Le propos est sobre, approchant la misère des Dardenne, mais sans tomber dans le trop. Et puis, comme insatisfait des malheurs de ses héros, Audiard va en ajouter des couches, jusqu’à l’overdose. Et paf, le nez dans la crème au beurre ! Tel sur le marché de la misère, il nous hurle « elle est belle mon Enfance maltraitée, il est beau mon chômage ! », « Promotion sur le handicap et la boxe clandestine et je vous ajoute un coma en bonus ! ». Cela ferait presque sourire.
Et c’est tellement dommage, car l’histoire de ce couple improbable est vraiment belle, touchante et originale. Sans fioriture et sans grands sentiments, cette rencontre est pleine de respect et est aussi logique qu’improbable. Si Audiard ne s’était concentré que là-dessus, il aurait sans doute réalisé un film magnifique. Au lieu de cela, il a chaussé ses gros sabots pour noyer sa réalisation sous des couches de malheurs qui finalement ne touchent même plus. Car, pour réitérer dans la comparaison, on a l’impression d’assister à un tour de magie dont on comprend les trucs. C’est énorme, alors ça marche, une petite larme ici, un pincement de cœur là, mais dans le fond on comprend où l’on veut nous mener, et cette histoire au départ si simple, perd petit à petit en crédibilité.
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le 23 mai 2013
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