De si jolis chevaux est l'adaptation du premier tome de la Trilogie des confins de Cormac McCarthy, auteur plus connu outre-Atlantique. Si le casting vous avait attiré, de même que l'intrigue d'odyssée au travers du désert, tirez un coup sec sur votre bride et galopez en sens inverse : on s'ennuie ferme. Matt Damon (qui semble au ralenti, sûrement dû au soleil cuisant) et Penelope Cruz (visible cinq minutes en passant) n'y changeront rien, la lenteur du récit s'allie à une mise en scène digne d'un mauvais soap de l'après-midi : les gros plans sur les visages aux yeux larmoyants, les freeze (images figées) avec fondus au noir... Tout semble sortir d'un montage bas de gamme et d'un cadrage qui accentue le surjeu des acteurs, on se croit constamment dans un épisode des Feux de l'Amour. L'aventure dans le désert réserve deux voire trois scènes où l'on se réveille, entre rencontre impromptue avec un jeune voleur de chevaux ou encore une rixe dans une prison, mais cela est loin de suffire pour former un film épique, ou même intéressant. Les personnages en deviennent même antipathiques, à trop vouloir jouer les cowboys sans cœur, et l'on se désintéresse de son sort autant que la fin de l’œuvre elle-même, qui abandonne son personnage
seul et sans aucun indice quant à ce qu'il devient
(on a l'impression que l’œuvre s'en moque, tout simplement). Une mise en scène de telenovela qui gâche le film de bout en bout.