John Frankenheimer est le meilleur ami de la série B, tout comme le balais pour la femme et la solitude pour un Roux.
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Décidément, cette intro est offensante pour le syndicat des balayeuses.
POUF POUF
Ah les 80's, la décennie où on savait encore montrer Los Angeles telle qu'elle est. Un dépotoir pour camés et asociaux où sont fourgués les plus mal lotis, juste à côté du strass et des paillettes d'Hollywood.
Don Johnson lui, y est entre les deux. A la fois baigné de l'aura de son personnage de Sonny Crockett (faut dire que son doublage toujours assuré par Patrick Poivey -voix française de Bruce Willis- y est pour beaucoup). Mais notre Sonny Crockett manque cruellement de Ricardo Tubbs, et tout le monde sait que quand on n'a pas les moyens d'avoir une femme de ménage la moindre des choses c'est d'avoir des amis.
Ici, Don fils de John incarne un de ces flics à l'ancienne, qui se raccroche à une carrirère professionnelle impec' parce que sa vie personnelle n'en vaut pas le coup. Divorcé et séparé de ses deux filles, du coup arrêter un méchant ou deux dans la ville des anges ça fait penser à autre chose.
Ben on ne sera pas déçu parce qu'ici les méchants sont TRÈS méchants: dès le début on a affaire à un "white supremacist" qui assassine à la suite le sosie de Morgan Freeman (un ersatz que personne ne regrettera) et un flic un peu trop consciencieux, bien sur comme un "white supremacist" n'existe jamais seul il a même tout une bande (composée de 4 individus).
Que la chasse commence!
N'en déplaise aux partisantes du MLF, Frankenheimer est effectivement à la série B ce que la femme est au balais. Je m'explique: Quand John attaque un film avec un petit peu trop d'élèment qui pourraient en faire le prochain thriller encensé par les critiques (c'est à toi que je pense "Ronin"), il est pataud et ne sais clairement pas comment sy' prendre et irait même jusqu'à vous mettre dans l'embarras en tant que simple spectateur du désastre (un peu comme moi-même et mes congénères devant cette connerie de balais). Mais quand il s'attaque à la série B... autant vous mesdames, on a beau vous collez un objet aussi tarte qu'un balais et voilà que vous virevoltez, et que vous nous faites redécouvrir la définition du mot grâce (et patata et patata..., je devrais être à l'abri du mot "macho" pour un petit moment) et bien pour John ça donne un divertissement honnête, aidé par son directeur de la photo qui remettra son talent au service de... "Highlander" et un scénariste connu pour être une des plus hautes sommités ce qui concerne l'oeuvre de Tolkien (Moi non plus je ne sais pas ce que ça vient faire là).
Autant le dire, au niveau scénario il n'y a rien de neuf. Mais Frankenheimer est loin d'être une tâche et nous délivre une version longue de ce qui aurait pu être un excellent épisode de "Miami Vice". Caméra bien placée et gérant très bien le déplacement, interprétation satisfaisante, montage rythmé mais pas trop haché pour qu'on puisse savourer les plans qu'il nous gratine. Alors attention la musique a salement vieilli mais pas l'humour. Voir Don Johnson vomir sur un suspect après une gueule de bois ça déclenche toujours un rire qu'il soit nerveux, gras ou exprime l'incrédulité...
Bref, on a de quoi passer un bon moment sans se prendre la tête.
De suite, quand on ne le force pas à prendre la relève de William Friedkin, le talent de Frankenheimer s'illustre mieux. Faut dire que la mauvaise réputation que se traine "French Connection 2" est plus due à une comparaison avec son prédécesseur qu'à une réelle médiocrité.
Qui sait? Peut être fera t-il l'objet de la prochaine critique.