Le titre anglais (« Putain de mortel dernier » ou « Qui ralentit, perd » pour le titre en allemand) est aussi le nom d’un groupe californien de punk rock (fondé en 1991 par 4 musiciens) ; il résume assez bien le film : une histoire de 3 « loosers », accros à la bière, Tom (séparé de sa femme libraire), Ritzel (marxiste et ancien coureur cycliste) et Andie (en excès pondéral, marié à Monica et père de Selima). Le point de départ est assez mince : ils ont fondé, il y a 25 ans, une coopérative de livreurs à vélo à Zurich (la compréhension que l’histoire se déroule en Suisse n’est pas immédiate et apparait quand il est question de francs !) et qui se voit concurrencer sévèrement par des femmes coursières à vélo, plus jeunes et dont la patronne, Nina, est férue de markéting. Cela ne mérite pas d’être raconté en 95 mn d’où la difficulté pour le spectateur à se passionner pour ces trois éternels adolescents potaches, balayés par la nouvelle génération. Seul le début mérite l’attention (une course de livreurs à vélos) filmée comme un clip vidéo (qui aurait suffi) avec une caméra très mobile, peu de plans de coupe et une musique hard rock. Le spectateur bienveillant pourrait y voir une histoire d’amitié trahie (déjà vue !), voire une critique du markéting et de ses méthodes.