Un homme "juridiquement mort"
Presque 10 minutes sans un mot… drôle de façon de débuter un film me direz vous. Les images s’enchainent, la situation s’expose petit à petit à nos yeux. Le cadre se pose et c’est alors que débute un récit, le récit d’une vie, le récit d’un homme mort, ou plutôt d’un « homme juridiquement mort ». Tant qu'il parlera il vivra, tel est le deal.
Le dégout que peut provoquer les images est détourné par les vagues d’humour noir à la belge. Rire d’une mise à mort publique, voilà qui pourrait bousculer l’étique et nous détourner de l’œuvre. Mais pourtant il n’en est rien, on tien, on regarde, on écoute, on attend avec impatience le dénouement de ce nœud étrange en espérant secrètement que tout finira bien.
Quel personnage faut-il aimer, lequel faut-il détester ? Les rôles s’enchaines et la roue tourne. Sont-ils humains ou bien n’ont t’ils pas de cœur ? Qui sont les véritables bourreaux ? Les informations se bouscules, se contredisent et se mélangent jusqu’à la délivrance finale qui laisse alors la place aux larmes.
C'est bien sûr loin d'être parfait, certains personnages qui gravitent autour de l'histoire ont du mal à trouver leurs places faute du ridicule de leurs identités. Mais l'élan dramatique lancé par l'histoire centrale arrive tout de même à créer en nous des sentiments sincères qui viennent occulter la présence saugrenu de ces personnages satellites.
Voilà donc un film qui vaut le coup d'oeil.