Unique long-métrage de cinéma signé Harold Clurman, célèbre metteur en scène de théâtre, "Deadline at Dawn" constitue une jolie surprise, en particulier pour les amateurs de scénario bien ficelé, riche en fausses pistes et rebondissements inattendus.
Il s'agit d'une adaptation de William Irish, naviguant entre film noir, romance et polar de type whodunit.
Le temps d'une nuit caniculaire à New York, un jeune marin naïf va chercher à s'innocenter d'un crime qu'il pourrait avoir commis en état d'ébriété, aidé dans sa mission par une petite danseuse déprimée et un vieux chauffeur de taxi désabusé.
Ce trio improbable mais attachant va croiser durant cette nuit mouvementée toute une galerie de personnages pittoresques, conférant à "Deadline at Dawn" une structure de film choral.
Au sein d'une distribution hétéroclite, l'expérimenté Paul Lukas se montre à son avantage, de même qu'une Susan Hayward encore toute jeunette, tandis que le méconnu Bill Williams apparaît convaincant dans son rôle pas évident de grand enfant un peu attardé.
Les moins indulgents déploreront sans doute la mise en scène assez statique, la construction narrative artificielle, et l'aspect niaiseux de l'histoire d'amour naissante.
Pour ma part, je me suis laissé charmer par ce divertissement policier efficace, légèrement relevé par un regard critique sur la vie "moderne" au sein d'une mégalopole.