Voici un autre film de yakuzas de Master Miike qui rend hommage aux polars seventies de Kinji Fukasaku tout en y ajoutant sa touche personnelle de "grand n'importe quoi qui fait un certain sens".
Tout y est exagéré, baroque, avec des personnages d'une coolitude exacerbée dirigés d'une main de maître par ce vieux keupon indomptable et incontrôlable sur une bande son de pur rock nippon survolté. On retrouve dans ce film son Elvis japonais, Riki Takeuchi, qui cette fois ci a les cheveux teints en blanc et beaucoup de problèmes avec la hiérarchie. Comme il tape tous les gens qui le regardent de travers à coups de barre de fer, qu’il joue du Bazooka en plein Tokyo et qu’il ne respecte pas les ordres de son boss, celui-ci envoie un tueur à gages (costard et trench-coat à la Jean-Pierre Melville, mâchoire carrée) se débarrasser de lui. Et alors là… duel final.
Attention! Spoilers !
Alors l’attaque a lieu dans une usine désaffectée, Elvis est accompagné de son fidèle lieutenant qui porte un charmant futal en cuir et une chemise style hawaiienne. Le tueur en trench-coat est accompagné de son assistant qui attaque les deux à coups de fusil à pompes. Pendant ce temps, il sort son arme secrète, une espèce d’énorme mitraillette automatique à la Robocop avec laquelle il arrose tout ce joli monde sur une bande son rock indé japonais avec slow motion à la John Woo tandis que tombent des plumes blanches. Elvis et son pote sont à court de munitions, qu’importe, ils se jettent dans la bataille avec des barres de fers !
Pendant ce temps dans le dojo du boss, celui-ci explique à son assistant que « mourir est une bonne manière de s’entraîner », tandis qu’apparait en hologramme un bouddha tatoué de partout qui regarde le spectateur, fait le signe « peace » et dit « Rock’n Roll ».
Et l’épilogue final est la cerise sur ce savoureux gâteau royal. Mon favori de Miike, qui, le premier, met en image le concept de bouddhismezenanarchismerockfucklamortpeaceandlove.