Le moins pire des trois Deadpool, et on peut remercier Wolverine pour ça. Non, on ne peut pas saquer les deux premiers films Deadpool, ce héros "subversif et trash" qui est surtout le plus grand beauf touche-pipi ringard flattant son public à grands coups de fan-service (et zéro scénario). Ici encore, c'est le festival du gag méta en continu, toujours focalisé sur les problèmes de licences Sony/Marvel/Disney (comprenez : les vannes que vous faisiez il y a cinq ans, Deadpool vous les ressert telles quelles... Avec un lourd clin-d’œil pour vous dire "Hey, moi aussi je me moque des studios, et surtout le mien."). Mais faire "du Michael Scott" (reprendre une vanne sur soi-même et la rendre drôlement gênante), ce n'est pas faire une check-list sans âme de toutes les vannes que les gens se sont faits. On espère donc que vous êtes au point sur les coulisses de production des studios, sur les films de Hugh Jackman (on se moque de ça aussi, alors que le plus mauvais d'entre eux explose d'une pichenette ce film de super-héros tristement insipide), sur les comics papier, sur les caméos qui ne servent à rien si ce n'est lustrer les pompes des fans. On n'est évidemment pas plus conciliant avec les blagues de slibard poussives et redondantes (il a trois mots de vocabulaire), qui gangrènent la "pseudo-maturité" (s'adresser à un public adulte) qu'essaie d'avoir ce film, comme les deux premiers. Pour le côté trash, on appréciera quand même des effets spéciaux un peu plus soignés que les derniers films bâclés de super-héros (en même temps, ce n'était pas bien compliqué de faire mieux), à l'exception d'un gars (on ne spoile pas) dont on retire la peau, une soupe numérique qui tranche avec le reste. Enfin, on aborde les points positifs, à savoir Hugh Jackman qui s'amuse visiblement à reprendre du service en vieux bougon (il sauve littéralement le film), la méchante qui était cool jusqu'à ce qu'on se rappelle que les femmes n'ont pas droit d'être cool dans cet univers (on
la dégomme sans un regret à la fin, alors qu'on fait revenir absolument tout le monde, même ceux qu'on pensait bouffés par le nuage maléfique
), l'équipe de "X-Men de revenants du cinéma" est vraiment une bouffée d'air (qu'ils reviennent dans leur propre film !), le montage est plutôt bon (surtout lors des combats en chanson) et on ne peut que remercier la personne de bon goût qui a mis Good Riddance de Green Day au générique de fin. Bref, ce troisième opus est encore une fois uniquement tourné vers les blagues ultra-beaufs "de critique des studios" et de slip (ce qui est gonflant, disons-le carrément), avec un scénario hasardeux (beaucoup de facilités), des caméos fans-services pompeux, mais qui reste le moins désagréable des trois, grâce à tous les super-héros "hors Deapool" qu'on peut y trouver. Maintenant, on veut les films sur chaque personne introduite (aboule, Marvel).