Bien qu’étant un adepte fidèle du MCU, je ne suis jamais réellement tombé sous le charme du personnage de Deadpool. Sa vulgarité « pseudo transgressive » et sa capacité à briser le quatrième mur ne m’ont jamais vraiment séduit. Néanmoins, le fait que « Deadpool & Wolverine » soit le seul épisode Marvel sur grand écran de l’année et que le plus charismatique des X-Men soit à l’affiche ne m’ont pas fait hésiter longtemps avant de me décider à aller le voir en salle l’été dernier.
J’avais bien peu de souvenirs des précédentes aventures cinématographiques de Deadpool. Je ne me souvenais pas non plus dans les détails du dénouement du destin de Wolverine sur grand écran. Cette absence de maitrise des prérequis ne m’a pas posé de souci au cours de la séance. Les premières minutes du film rappelle suffisamment le cadre narratif pour permettre une mise en place efficace des enjeux qui ne se caractérisent pas non plus par leur complexité.
Wade Wilson se désespère de ne pas avoir été choisi par les Avengers. Il enchaine les petits boulots, bien loin de sa gloire passée. Sa routine un peu déprimante est fortement chamboulée quand il est « recruté » par le Tribunal des Variations Anachroniques. Il y apprend que la mort de Wolverine est la cause de la disparition de son monde. Une seule solution : recruter un autre Wolverine ! Il doit donc enchainer les sauts de puce de réalité en réalité pour trouver le mutant qui pourra sauver son univers.
Le duo formé par Deadpool et Wolverine fonctionne parfaitement. La grande bouche de Wade Wilson et le charisme taciturne et taiseux de Logan génèrent des étincelles très agréables. Entre l’un qui est en quête permanente de reconnaissance et l’autre qui n’a aucune envie d’être au centre des débats, la mayonnaise est épicée et se savoure avec appétit et plaisir. Le binôme est bien exploité et la cohabitation de leurs différences est un atout certain du film.
Tout film de MCU se doit de proposer un méchant. L’antagoniste se nomme ici Monsieur Paradox. Remarquablement incarné par Matthew Macfayden, le personnage possède un potentiel intéressant. En effet, il construit son projet autour de la maitrise des flux temporels et des univers parallèles qui en découlent. Je trouvais ce support attractif. Néanmoins, je dois bien vous avouer que ce Monsieur Paradox et ses envies existent finalement peu dans le scénario. On en vient presque à être surpris de le voir apparaitre par moment tant il s’était fait oublier…
Le scénario suit un cheminement assez linéaire. Il est relativement simple et sans prétention. Il n’y a aucune volonté apparente de révolutionner le genre. L’intrigue se met au service de ces deux personnages principaux. Les enjeux sont finalement secondaires. Ils ne servent qu’à justifier et à mettre en lumière les scènes spectaculaires ou hilarantes générées par la dimension « buddy movie » de l’ensemble.
Les scènes d’action sont un atout fort du film. Elles s’avèrent spectaculaires, sanguinaires et drôles. Elles s’appuient pleinement sur les spécificités et les forces de chaque protagoniste. La réalisation et la mise en scène sont joliment menées. Bref, l’ensemble répond au cahier des charges avec talent. J’en ai pris plein les mirettes, ne me suis jamais ennuyé et ai été souvent agréablement surpris par des bagarres qui ne font pas dans la demi-mesure.
Pour conclure, le film fait le boulot. Il répond aux attentes et offre un bon moment. Je ne me suis pas ennuyé une seconde et j’ai trouvé l’ensemble très divertissant. Je ne peux pas dire pour autant que mon point de vue mitigé sur le personnage de Deadpool ait changé mais je ne peux pas renier le fait qu’il sait faire le spectacle !