D'abord, vite, vite... : un mea culpa.


Pardonne-moi, ô sublime Cadichon !
Pardonne cette invocation de la gente asine afin de signifier l'entêtement (voire la bêtise) !
C'est par facilité que je fais ici référence à cette « idée » absurde – et universelle ? – selon laquelle tu serais un vilain cabochard.
Et quand bien même le serais-tu de temps à autre, tendre Aliboron, n'est-ce pas pour des raisons parfaitement compréhensibles ? Quels êtres accepteraient d'avancer sans regimber, les reins croulant sous le fardeau... dans des contrées croulant sous la chaleur ?
Le spectacle de ton abnégation – quoique l'on persiste à en « penser », via nos tics de langage – est définitivement un des plus pénibles qui soient...



Des « ânes » qu'il faudrait percer ?!



Percer leur cuir épais, oui.


Ces ânes, ce sont les individus qui ne veulent strictement rien entendre à la guerre du Vietnam traité par le cinéma américain.


Pour ces tenants de l'« anti-américanisme primaire » ---- expression consacrée émanant bien trop souvent de personnes pour qui la critique des États-Unis est par essence la manifestation d'un psittacisme débile ----, même quand un film yankee consacré à Nam n'est pas apologétique mais à charge, il est fondamentalement mauvais, soupçonné d’être une manière trop facile de s'amender, ou de faire office de thérapie à un pays facilement oublieux de son (pourtant court) passé... ou les deux.


Sans compter que les attaques d'hélico sur fond de rock ça fait toujours bander …


…. et que gagner des sous sur le dos des morts, c'est indécent.


– Ouais, mais qu'est-ce qui vous dit qu'une partie des recettes n'est pas reversée à des associations ?


On ne s'en sort pas.


Toujours est-il que pour beaucoup un film américain sur le Vietnam est fatalement suspect.



En Amérique, l'Histoire est considérée comme un déchet, personne n'éprouve le besoin de repasser en revue [sic] le passé, sans même parler d'éprouver des remords. Oliver Stone*



Il y a du vrai dans cette vision des choses, mais il ne faut pas systématiquement confondre la réception du public avec les intentions des réalisateurs (pas totalement responsables de ce qui advient de leur travail).


Prenez le même Oliver Stone (ou Stanley Kubrick !) : ce cinéaste, qui a vécu les 'événements de près', a réellement eu a cœur de dénoncer l'engagement de son pays au Vietnam...


J'entends braire, à propos de Platoon : "Le film a obtenu 4 Oscars [film, réalisateur, montage, son]. C'est bien la preuve qu'Hollywood et l'Amérique vendent de la violence pour exorciser leur passé, cautionnent la violence, visent la catharsis !"


Classique procès en oscarisation.


Vous en savez quoi de ce qu'il y a dans la tête d'un réalisateur ?


Et quand bien même vous auriez la preuve qu'un metteur en scène a visé des oscars et en a eu, ça change quoi ?... Décrocher des oscars, ce serait fatalement répondre à un cahier des charges mercantile ? … à des injonctions tacites de facilité, de création plan-plan, de conformisme ? …


Laissez-moi me souvenir...
Du côté des films oscarisés dans la catégorie « meilleur film »... No Country for Old Men, Démineurs, Million Dollar Baby, American Beauty, Le Patient anglais, Impitoyable, Danse avec les loups, Le Dernier empereur, Voyage au bout de l'enfer, Vol au-dessus d'un nid de coucou, Macadam Cowboy...



Hi, Mom. Well, I'm fine today. And I hope that you're in good shape also. Today I am swimming, washing and taking in the sun. The beach is great. The sand is white and the sky is clear. Boy, I wish every day was like this, then I wouldn't have any problems while I'm here.



Certes, c'est encore Hollywood, mais nous n'avons pas ici affaire à de la fiction : comme les lettres
( lues par des acteurs connus : Robert De Niro, Sean Penn, Martin Sheen, Robin Williams, Michael J. Fox...**) qui articulent le script, les images sont d'époque.


Combinées, elles permettent de se plonger dans le "bourbier vietnamien" (expression consacrée) du seul point de vue de ceux qui y pataugeaient et éclaboussaient – ou pas – leurs proches, là-bas, via leur courrier...


* Viviane Thill et Michel Cieutat, Oliver Stone, Rivages/Cinéma (1996), page 178.


** acteurs ayant joué dans des films ayant trait de près ou de loin à la guerre du Vietnam

Arnaud-Fioutieur
9

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le 9 avr. 2021

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