Adaptation du célèbre manga éponyme sorti en 2003, Death Note suit l'enquête policière complexe tournant autour d'un mystérieux serial killer sévissant au Japon et tuant essentiellement des criminels. Imperceptible, le tueur est en réalité Light, un jeune lycéen ayant fait l'acquisition du Cahier de la Mort, livre démoniaque appartenant à un Dieu de la Mort et contenant quelques règles machiavéliques ; entre autres, quiconque écrit un nom dans le Cahier voit la personne désignée mourir. Si les circonstances exactes de la mort ne sont pas écrites, la personne mourra d'une crise cardiaque. Light voit donc en cette tuerie en masse l'occasion d'être un véritable dieu de la justice mais ses plans sont quelque peu contrecarrés par un détective de l'ombre...
Ce pitch original et ingénieux inventé par Tsugumi Ohba est donc ici fidèlement retranscrit à l'écran, l'adaptation n'omettant que certains passages et ajoute un nouveau personnage essentiel à l'intrigue (Shiori, la petite amie de Light) mais reste principalement dans les clous. Nous suivons donc les débuts meurtriers de ce lycéen fils d'inspecteur de police qui souhaite lui-même rentrer plus tard dans la police, jeune japonais révolté contre l'injustice qui va se servir du Cahier de la Mort pour rétablir la paix dans le pays sous le sobriquet de Kira. Encensé par les médias, adulé ou détesté par la populace, Light devient une sorte de héros incontrôlable plus malin qu'il n'y parait.
Paradoxalement, l'intrigue se complexifie lorsque son propre père va mener l'enquête sur ledit Kira, ne soupçonnant aucunement son fils, et va s'allier malgré lui au charismatique L, jeune surdoué glouton et atypique dont l'intelligence et la logique en fait l'un des meilleurs détectives du monde. Le scénario mêlant ainsi thriller et fantastique est passionnant, intelligent et original. Pourtant, cette adaptation reste bien en deçà du manga original voire même de l'animé. En effet, outre une interprétation plus qu'inégale, nous faisons surtout face à une mise en scène pantouflarde à la limite du format télévisuel.
Effets de style ratés, photographie hideuse, effets visuels cheap et rythme peu soigné, le long-métrage souffre d'une certaine inefficacité amenant presque de l'amateurisme parfois. Ainsi, ce jeu du chat et de la souris entre Light et son traqueur L manque souvent d'intensité, le rythme du film étant peu dynamique au final. Reste de Death Note une sympathique adaptation qui aurait néanmoins bénéficié d'un meilleur traitement, d'un traitement ironiquement peut-être moins nippon. Pas désagréable mais bien en dessous du résultat espéré.