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La romance est toujours singulière dans les films de Chan-Wook P. Si elle n'est pas maudite à proprement dire, elle est tout de même impossible.


Si dans The Handmaiden, son précédent opus, les facteurs étaient sociétaux et traditionnels, son oeuvre entière est traversée d'un désir immense de faire se rencontrer deux êtres dont les trajectoires, comme des objets célestes, orbitent à la limite du trou noir.


Convoquant le Vertigo d’Hitchcock, le cinéaste tisse une toile virtuose entre le détective et la suspecte. Il filme son jeu de piste avec une mise en scène dont le raffinement n'empêche pas les saillies soudaines, épousant ces êtres dans le brouillard, bras tendus, à la recherche du corps de l'autre.


Le véritable coup de maître, ici, est la certitude distillée au spectateur, dès même leur premier échange, que les deux personnages ne pourront être ensemble. Il reste alors à filmer, sous les auspices de la Vème Symphonie de Mahler et de la chanson traditionnelle coréenne Mist de Jung Hoon Hee, l'amour à mort.


En dissimulant habilement les motivations de Seon Rae (bouleversante actrice chinoise Tang Wei), Chan-Wook Park suspend la majeure partie de son film dans un entre-deux brumeux où le détective insomniaque Hae-Jun - génial détail de caractérisation - ne peut détourner son regard de l'objet de son désir.


La séquence finale suffit à elle-seule à déchirer le voile, si ce n'est la toile, du film et par extension de la salle de projection. Elle est aussi le point d'interrogation final d'une romance opératique, à coeur ouvert et équipée d'outils chirurgicaux de précision, ciselée par l'immense cinéaste coréen.


https://theolini.tumblr.com/post/691020113769627649/le-vertige-du-brouillard

Meo
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le 8 août 2022

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